J'ai beaucoup aimé
Titre : Fenêtre sur terre
Auteur : Franck Bouysse
Parution : 2021 (Phébus)
Pages : 144
Présentation de l'éditeur :
Le texte le plus intime et personnel de Franck Bouysse. Un récit fait de
textes en prose alternant avec des poèmes en vers et des photos de
l’artiste qui racontent son arrière-pays d’écriture : sa Corrèze
quotidienne depuis son enfance. Une portait du territoire d’inspiration
qui a façonné son imaginaire et ses romans. On y retrouve toute
l’authenticité et l’ambiance claire obscure de sa littérature, ainsi que
ses personnages, et ses décors naturels. De l’émotion à l’état pur.
Un mot sur l'auteur :
Né en 1965 à Brive-la-Gaillarde, Franck Bouysse est l'auteur de romans
dramatiques et policiers qui ont remporté un beau succès et de nombreux
prix littéraires.
Avis :
Poèmes, micro-récits et photographies en noir et blanc prises par l’auteur ou par son ami écrivain, éditeur et traducteur Pierre Demarty, composent ce très bref recueil, condensé de ce qui nourrit l’âme, le coeur et les tripes de Franck Bouysse au point d’infuser toute son œuvre. L’écrivain s’y dévoile viscéralement attaché à sa Corrèze natale et à ses racines paysannes. Homme de terre et de nature, il trouve, en cette poignée choisie de mots et d’images poétiques, un vecteur immédiat et fulgurant pour exprimer l’atmosphère et les émotions qu’il se plaît à laisser gouverner son quotidien et son inspiration.
L’on retrouve, à travers ces mots et ces instantanés, l’âpre munificence d’un monde minéral et organique qui façonne ses habitants au moins autant qu’eux tentent de le besogner. De vieilles mains noueuses et une silhouette ployée, quelques pierres scellées en une volée de marches usées, une trouée de lumière rasant l’eau d’une rivière, une jonchée de bois et de curieux troncs cagneux… tout cela à portée d’yeux et de pas, en contrebas d’une fenêtre où l’on perçoit longuement posté, occupé à coucher ses mots sur les pages de ses futurs romans, un homme qui jamais ne se lassera de sa vigie sur cette terre qui l’a forgé jusqu’au plus intime de son être.
Pas de surprise en ces lignes pour qui est familier des écrits de Franck Bouysse, mais la confirmation d’une parfaite cohérence entre l’homme, ses choix de vie et son œuvre. Y dansent en filigrane l’ombre de ses personnages solitaires et taiseux, fondus dans l’argile-même de leur coin de pays ; y vibrent les décors, terribles et splendides, de ses histoires en obsédant clair obscur ; y chante la poésie d’une langue travaillée comme une musique de l’émotion à l’état pur.
On n’aime pas seulement les écrits de Franck Bouysse. On les ressent, on s’en imprègne, et on s’en émerveille. (4/5)
L’on retrouve, à travers ces mots et ces instantanés, l’âpre munificence d’un monde minéral et organique qui façonne ses habitants au moins autant qu’eux tentent de le besogner. De vieilles mains noueuses et une silhouette ployée, quelques pierres scellées en une volée de marches usées, une trouée de lumière rasant l’eau d’une rivière, une jonchée de bois et de curieux troncs cagneux… tout cela à portée d’yeux et de pas, en contrebas d’une fenêtre où l’on perçoit longuement posté, occupé à coucher ses mots sur les pages de ses futurs romans, un homme qui jamais ne se lassera de sa vigie sur cette terre qui l’a forgé jusqu’au plus intime de son être.
Pas de surprise en ces lignes pour qui est familier des écrits de Franck Bouysse, mais la confirmation d’une parfaite cohérence entre l’homme, ses choix de vie et son œuvre. Y dansent en filigrane l’ombre de ses personnages solitaires et taiseux, fondus dans l’argile-même de leur coin de pays ; y vibrent les décors, terribles et splendides, de ses histoires en obsédant clair obscur ; y chante la poésie d’une langue travaillée comme une musique de l’émotion à l’état pur.
On n’aime pas seulement les écrits de Franck Bouysse. On les ressent, on s’en imprègne, et on s’en émerveille. (4/5)
Citations :
C’est un drôle de pays
Où tout semble courbé
Les herbes les buissons
Les roches et les arbres
Et même les maisons
Sous leurs chapeaux d’ardoises
Se penchent
Vers cette terre noire
Que des femmes et des hommes
Écorchent vainement
Et qu’ils creusent un jour
Pour enfouir un semblable
Où tout semble courbé
Les herbes les buissons
Les roches et les arbres
Et même les maisons
Sous leurs chapeaux d’ardoises
Se penchent
Vers cette terre noire
Que des femmes et des hommes
Écorchent vainement
Et qu’ils creusent un jour
Pour enfouir un semblable
Le jour soulève le couvercle
D’une boîte à musique
Entre l’aube et le soir
S’animent les sujets
Fiables mécaniques
Que remonte la nuit
Une main invisible
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