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Titre : Pas facile d'être rebelle
au petit-déjeuner
Auteur : Thierry PAILLET
Parution : 2023 (Stylit)
Pages : 210
Présentation de l'éditeur :
Pas facile d'être rebelle au petit-déjeuner... Et pourtant... ?Les motifs pour le devenir ne manquent pas, réchauffement climatique en tête...Mais pas question de se laisser gagner par la morosité ambiante. Surtout au moment crucial de plonger mon délicieux croissant dans ma tasse de café noir. Alors soyons fous et partons nous évader dans un road trip rebelle vraiment swag.
Périple incertain, mais ô combien salvateur, pour redécouvrir les beautés de notre planète menacée, rencontrer l'amour, l'amitié, célébrer l'art et la liberté, défendre la démocratie et la paix, sous les regards probablement amusés, d'illustres rebelles, de Diogène de Sinope à Orelsan, en passant par Rimbaud, Thoreau, Louise Brooks, Gandhi ou James Dean.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Poète pour défendre la planète, la liberté, célébrer l'amour, l'amitié, l'art et plus encore…
Avis :
Thierry Paillet est de toute évidence un grand amoureux des mots et de la langue. Des mots dont il se fait sculpteur, parfois vraiment en trois dimensions, selon leur sens et leur sonorité, mais aussi en jouant de leur forme et des effets visuels de leur assemblage. Si sa dextérité et sa sensibilité poétiques ont de quoi faire l’unanimité, certains de ses messages politiquement très engagés pourront en revanche s’avérer nettement plus clivants.
Plutôt éclectique, sa philosophie se met en place à partir d’un sombre constat émis en préambule :
« Deux enfants s’embrassent innocemment / Sous les regards émus de leurs parents / Tendre moment d’insouciance / Sur le long chemin de l’enfance / De petits minots qui ont les clés de l’avenir / D’une planète incertaine de son devenir »
Dès lors, tous ses émerveillements, nés, entre expériences de voyages, rencontres sensuelles et admirations artistiques, des beautés de la nature, du corps de la femme et de l’extase amoureuse, enfin d’émotions musicales et littéraires, convergent vers l’insupportable sentiment de leur vulnérabilité et de l’absurdité des priorités du monde, si invariablement matérialistes et vénales qu’elles le mènent en toute conscience à sa destruction, sans même qu’il réagisse à la hauteur du danger et de l’urgence.
Comment s’en étonner d’ailleurs, quand l’humanité, encore et toujours, hypothèque ses valeurs les plus essentielles pour, au mieux, des vies insensées à courir après toujours plus d’argent, au pire, la prolifération de nuisibles et sanglants dictateurs, inventeurs de la Shoah ou autres innommables ? S’ensuivent quelques hommages, à d’héroïques anonymes comme à de grandes figures de la lutte contre l’oppression, de Martin Luther King et Gandhi à Batman, de Hong Kong au Tibet en passant par la France occupée par les nazis, mais aussi, en un vaste amalgame de tout ce qui « marche pour la liberté chérie », des patriotes corses aux gilets jaunes, pour ce qui devient, à peine voilée par l’absence de nom, une furieuse charge anti-macroniste, aux accents franchement subversifs : « Vouloir se montrer en despote éclairé / C’est risqué, de finir renversé, assassiné ».
Pourtant, colère et rébellion se souviennent in extremis de laisser, dans l'épilogue, un peu de place à l’espérance : un homme et une femme – les parents inquiets pour leurs enfants dans le prologue ? – regardent côte à côte l’horizon. Ce sont « deux guerriers de la terre sans concessions / Protecteurs de la planète si touchants ». Ils peuvent être n’importe qui d’entre nous, ils sont sans doute l’auteur et sa compagne, mobilisés pour l’avenir de leurs enfants sur cette fragile mais splendide planète. (3/5)
Plutôt éclectique, sa philosophie se met en place à partir d’un sombre constat émis en préambule :
« Deux enfants s’embrassent innocemment / Sous les regards émus de leurs parents / Tendre moment d’insouciance / Sur le long chemin de l’enfance / De petits minots qui ont les clés de l’avenir / D’une planète incertaine de son devenir »
Dès lors, tous ses émerveillements, nés, entre expériences de voyages, rencontres sensuelles et admirations artistiques, des beautés de la nature, du corps de la femme et de l’extase amoureuse, enfin d’émotions musicales et littéraires, convergent vers l’insupportable sentiment de leur vulnérabilité et de l’absurdité des priorités du monde, si invariablement matérialistes et vénales qu’elles le mènent en toute conscience à sa destruction, sans même qu’il réagisse à la hauteur du danger et de l’urgence.
Comment s’en étonner d’ailleurs, quand l’humanité, encore et toujours, hypothèque ses valeurs les plus essentielles pour, au mieux, des vies insensées à courir après toujours plus d’argent, au pire, la prolifération de nuisibles et sanglants dictateurs, inventeurs de la Shoah ou autres innommables ? S’ensuivent quelques hommages, à d’héroïques anonymes comme à de grandes figures de la lutte contre l’oppression, de Martin Luther King et Gandhi à Batman, de Hong Kong au Tibet en passant par la France occupée par les nazis, mais aussi, en un vaste amalgame de tout ce qui « marche pour la liberté chérie », des patriotes corses aux gilets jaunes, pour ce qui devient, à peine voilée par l’absence de nom, une furieuse charge anti-macroniste, aux accents franchement subversifs : « Vouloir se montrer en despote éclairé / C’est risqué, de finir renversé, assassiné ».
Pourtant, colère et rébellion se souviennent in extremis de laisser, dans l'épilogue, un peu de place à l’espérance : un homme et une femme – les parents inquiets pour leurs enfants dans le prologue ? – regardent côte à côte l’horizon. Ce sont « deux guerriers de la terre sans concessions / Protecteurs de la planète si touchants ». Ils peuvent être n’importe qui d’entre nous, ils sont sans doute l’auteur et sa compagne, mobilisés pour l’avenir de leurs enfants sur cette fragile mais splendide planète. (3/5)
Citations :
L’utopie est un joyau si fragile / Qu’il faut la servir sans concession
Ralentir le temps, juste un moment / Entrer en décroissance infinie / Afin de profiter des effluves du vent / Poser dans un coin les pollueurs de vie / Et attendre un coup de fil très longtemps / Pour retrouver un ennui, au soleil à midi / Comme une paresse de bonheur simplement / Aux suaves vertus, contre un rythme de folie
Sauté du pont, dans le bleu de tes yeux / Renversé dans la rue, dans tes bras enchanteurs / Perdu dans la nuit, dans ton sourire séduisant / Réveillé seul au matin, dans les fragrances de ton parfum
Pas
À pas
Cri sur cri
Rues d’échos
Actions vibrantes
Espoirs ressuscités
Autour de la planète
Alors que l’atonie gagne
Les décideurs de nos vies
Tétanisés dans leur caverne
Incapables d’altruisme réaliste
Face aux milléniums très en colère
Qui ne lâcheront pas une terre en détresse…
Une humanité au bord du cataclysme
Une biodiversité en voie d’extinction
Des abysses hurlent nos pères
Tréfonds d’un monde blessé
Qui veut sa rédemption
Au chevet de la faune
D’une flore qui éclot
D’amours exhalés
Sans pollution
Cri sur cri
Pas à
Pas
Être le potentat des financiers / Vous enlève toute humilité / Devenir le roitelet des plus fortunés / On en oublie, les plus précarisés / Rêver de se voir en césar républicain / Amènent parfois, aux pires extrémités / Vouloir se montrer en despote éclairé / C’est risqué, de finir renversé, assassiné / Songez-y, petits tyranneaux ! / Pendant que vous soumettez vos gentils agneaux / Un jour, ils en auront plein le dos / De tous vos caprices, pauvres sots
L’innommable (Shoah)
L’innommable, c’est indescriptible
L’innommable, c’est imprescriptible
Et pourtant…
Car devant l’innommable, il faut hurler
L’innommable, c’est l’absolue monstruosité
L’innommable, il faut le dénoncer
L’innommable, ça ne devrait pas exister
L’innommable, il faut en parler
L’innommable, c’est un combat, un devoir d’éduquer L’innommable, il faut le montrer
L’innommable, pour l’empêcher de recommencer
L’innommable, ce sont des innocents persécutés
L’innommable, ce sont des enfants, femmes, hommes assassinés L’innommable, il ne faut jamais l’oublier
L’innommable, c’est une plaie béante, pour l’humanité
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