Coup de coeur 💓
Titre : L'ardente et très secrète Miles Franklin
Auteur : Alexandra LAPIERRE
Parution : 2025 (Flammarion)
Pages : 512
Présentation de l'éditeur :
Australie, 1901 : Miles Franklin, vingt ans, fille de fermiers du bush,
parvient contre vents et marées à faire publier son premier roman, un
texte remarquable d’insolence et de fougue, qui connaît un immense
succès dans le monde anglo-saxon. Alors qu’elle cherche à garder
l’anonymat sous un pseudonyme masculin, son identité est révélée et les préjugés misogynes de son époque la heurtent au plus profond.
C’est seule et sans le sou qu’elle s’embarque pour l’Amérique, où l’attend une vie de luttes au service des plus faibles et d’engagements féministes. Elle y noue mille amitiés avec des personnalités d’une stupéfiante modernité, et des amours tourmentés.
Mais jamais Miles Franklin n’abandonne sa passion d’écrire ni ne renonce à ses rêves de gloire.
Folle d’une liberté durement conquise, guidée par sa générosité et son sens de l’humour, elle connaîtra de multiples aventures à travers l’Europe, avant de retrouver sa terre natale et de tenir une formidable revanche, en jouant un dernier tour aux critiques qui disaient sa verve tarie et son génie disparu.
Miles Franklin est aujourd’hui l’écrivaine la plus célèbre des Antipodes. Durant ses quatre ans d’enquête, Alexandra Lapierre l’a suivie sur tous les théâtres de son exceptionnel destin.
C’est seule et sans le sou qu’elle s’embarque pour l’Amérique, où l’attend une vie de luttes au service des plus faibles et d’engagements féministes. Elle y noue mille amitiés avec des personnalités d’une stupéfiante modernité, et des amours tourmentés.
Mais jamais Miles Franklin n’abandonne sa passion d’écrire ni ne renonce à ses rêves de gloire.
Folle d’une liberté durement conquise, guidée par sa générosité et son sens de l’humour, elle connaîtra de multiples aventures à travers l’Europe, avant de retrouver sa terre natale et de tenir une formidable revanche, en jouant un dernier tour aux critiques qui disaient sa verve tarie et son génie disparu.
Miles Franklin est aujourd’hui l’écrivaine la plus célèbre des Antipodes. Durant ses quatre ans d’enquête, Alexandra Lapierre l’a suivie sur tous les théâtres de son exceptionnel destin.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Alexandra Lapierre s’attache à mettre en lumière les destins inouïs de femmes oubliées par l’Histoire.
Elle est notamment l’auteur de Fanny Stevenson, Grand Prix des Lectrices de Elle ; d’Artemisia, Prix XVIIe siècle et « Book of the Week » de la BBC ; de Je te vois reine des quatre parties du monde, Prix Historia du meilleur roman historique ; et de Moura, Grand Prix de l’Héroïne Madame Figaro. Ses livres sont traduits dans une vingtaine de pays.
Elle est notamment l’auteur de Fanny Stevenson, Grand Prix des Lectrices de Elle ; d’Artemisia, Prix XVIIe siècle et « Book of the Week » de la BBC ; de Je te vois reine des quatre parties du monde, Prix Historia du meilleur roman historique ; et de Moura, Grand Prix de l’Héroïne Madame Figaro. Ses livres sont traduits dans une vingtaine de pays.
Avis :
Dernière en date des femmes d’exception que l’Histoire n’a pas convié à son panthéon mais qu’Alexandra Lapierre fait revivre dans ses excellentes biographies, Miles Franklin et son destin hors norme de 1879 à 1954 frappent par leur avance sur leur temps.
Fille de fermiers pauvres du bush australien, Stella Maria Sarah Miles Franklin rejette très tôt le destin d’« esclave domestique » que les conventions sociales, à travers le mariage, la maternité et l’obédience à un mari, promettent aux femmes de son époque. Lorsqu’à vingt ans, elle parvient à faire publier un premier roman rebelle et impétueux sous un pseudonyme masculin, le succès est fulgurant mais s’assortit bientôt d’un scandale local si assassin et misogyne quand son identité est découverte.que la jeune femme finit par partir aux Etats-Unis. Sans argent, elle travaille le jour et écrit la nuit, mais, là-bas aussi, ses manuscrits trop féministes pour son temps effarouchent les éditeurs.
Qu’a cela ne tienne : Stella se fait militante de la cause des femmes et de l’amélioration de leurs conditions de travail, oeuvrant activement à la création des premiers syndicats d’ouvrières. Elle invente le journalisme d’immersion, poursuit son engagement en Europe et part comme infirmière sur le front des Balkans pendant la première guerre mondiale. Farouchement attachée à son indépendance de célibataire malgré ses multiples prétendants, elle ne cessera sa vie durant de lutter en faveur des plus fragiles, renouant finalement avec le succès littéraire après son retour en Australie en 1932 sous un nouveau et étrange pseudonyme : Brent of Bin Bin. Elle léguera sa fortune à la création d’un prix littéraire, aujourd’hui l’un des plus prestigieux et dotés qui soient, le Miles Franklin Literary Award.
Soigneusement documentée et complétée d’une série de photographies en fin d’ouvrage, cette biographie a la fluidité immersive d’un roman, l’intérêt d’une histoire vraie restituée de manière vivante et crédible, ainsi que la fascinante originalité d’une personnalité aussi piquante que déterminée dans son décalage sur son temps. Combien de ces personnages historiques, des femmes bien souvent, qui de leur passion et de leur engagement ont fait avancer le monde et les mentalités avant de retomber dans l’oubli ? Un bel et juste hommage que cette passionnante évocation d’une fort intéressante figure de femme. Coup de coeur. (5/5)
Fille de fermiers pauvres du bush australien, Stella Maria Sarah Miles Franklin rejette très tôt le destin d’« esclave domestique » que les conventions sociales, à travers le mariage, la maternité et l’obédience à un mari, promettent aux femmes de son époque. Lorsqu’à vingt ans, elle parvient à faire publier un premier roman rebelle et impétueux sous un pseudonyme masculin, le succès est fulgurant mais s’assortit bientôt d’un scandale local si assassin et misogyne quand son identité est découverte.que la jeune femme finit par partir aux Etats-Unis. Sans argent, elle travaille le jour et écrit la nuit, mais, là-bas aussi, ses manuscrits trop féministes pour son temps effarouchent les éditeurs.
Qu’a cela ne tienne : Stella se fait militante de la cause des femmes et de l’amélioration de leurs conditions de travail, oeuvrant activement à la création des premiers syndicats d’ouvrières. Elle invente le journalisme d’immersion, poursuit son engagement en Europe et part comme infirmière sur le front des Balkans pendant la première guerre mondiale. Farouchement attachée à son indépendance de célibataire malgré ses multiples prétendants, elle ne cessera sa vie durant de lutter en faveur des plus fragiles, renouant finalement avec le succès littéraire après son retour en Australie en 1932 sous un nouveau et étrange pseudonyme : Brent of Bin Bin. Elle léguera sa fortune à la création d’un prix littéraire, aujourd’hui l’un des plus prestigieux et dotés qui soient, le Miles Franklin Literary Award.
Soigneusement documentée et complétée d’une série de photographies en fin d’ouvrage, cette biographie a la fluidité immersive d’un roman, l’intérêt d’une histoire vraie restituée de manière vivante et crédible, ainsi que la fascinante originalité d’une personnalité aussi piquante que déterminée dans son décalage sur son temps. Combien de ces personnages historiques, des femmes bien souvent, qui de leur passion et de leur engagement ont fait avancer le monde et les mentalités avant de retomber dans l’oubli ? Un bel et juste hommage que cette passionnante évocation d’une fort intéressante figure de femme. Coup de coeur. (5/5)
Citations :
En se montrant si digne, sa mère la forçait à douter d’elle-même. Elle l’amenait doucement, mais sûrement, à renier sa passion pour l’écriture… Au diable Ma brillante carrière, ce tissu de mensonges et de méchancetés !
Stella finissait par souhaiter n’en avoir jamais écrit le premier mot. Elle avouerait plus tard : « J’éprouvais ce que doivent ressentir les pauvres filles qui ont des bébés sans être mariées. Le bébé existe, mais pas la joie. Sa naissance n’est que drame et déshonneur. »
Stella finissait par souhaiter n’en avoir jamais écrit le premier mot. Elle avouerait plus tard : « J’éprouvais ce que doivent ressentir les pauvres filles qui ont des bébés sans être mariées. Le bébé existe, mais pas la joie. Sa naissance n’est que drame et déshonneur. »
« En matière de politique, je reste indépendante dans mes opinions. Je n’appartiens à aucun parti, avait-elle toujours répété. Mais je suis contre la guerre – toutes les guerres. Je serais même contre une guerre qui viserait à émanciper les femmes, car une guerre ne peut jamais être gagnée. Envisager une guerre, c’est déjà être vaincu. »
Se cacher de Ma pour respirer, se cacher pour écrire. Et mener en secret trois existences à la fois, trois personnages, trois signatures, trois écritures. « Brent of Bin Bin » pour le tome no 3 de la saga des Mazere ; « Miles Franklin », pour un projet de roman personnel ; « Miss Stella » pour les factures.
Revers de la médaille dans les joies de la mystification : la peur d’être découverte. Ce n’était plus seulement une peur sociale ou financière chez Miles. Mais une peur existentielle, qui s’étendait à tout son processus de création. Elle avait désormais besoin d’être Brent of Bin Bin pour écrire. À moins de le doubler en produisant un autre roman sous un autre nom de plume, et de compliquer son jeu.
Deux œuvres écrites secrètement par le démiurge Miles Franklin, et publiées en même temps sous des pseudonymes différents ? Risqué. Mais une bonne poussée d’adrénaline en perspective.
« De l’action, donnez-moi de l’action ! » suppliait-elle à dix-sept ans. À cinquante-sept, la vie lui offrait l’occasion de relever tous les défis d’un grand romancier.
Se multiplier. Devenir plusieurs écrivains à la fois. Se prouver à soi-même qu’on peut tout créer. Quel pari ! Quelle ivresse ! Quelle folie ! Pourquoi s’en priver ?
The Miles Franklin Literary Award est aujourd’hui la distinction littéraire la plus célèbre, la plus prestigieuse, et la plus convoitée du Commonwealth. Son importance va même bien au-delà. Le tout premier écrivain choisi par le jury de Miles en 1957, le romancier Patrick White, fut ensuite couronné par le prix Nobel de littérature. Et ses autres lauréats, une longue liste au fil du siècle, connurent la gloire en étant traduits sur tous les continents.
Aucun éditeur du XXIe siècle, qu’il soit français, italien, espagnol, allemand ou américain, n’omettrait de mentionner sur la quatrième de couverture du livre publié dans son propre pays le fait que l’auteur avait reçu pour cet ouvrage, ou pour un ouvrage précédent, le grand prix australien « Miles Franklin », gage incontesté du talent romanesque sur la scène internationale. L’équivalent du Pulitzer Prize, pour les États-Unis ; du Goncourt, pour la France.
À une différence près : le Miles Franklin Literary Award est désormais l’un des prix les plus richement dotés au monde. Et sa renommée vient encore de s’accroître avec la création d’un second prix, attribué cette fois au meilleur ouvrage de l’année écrit par une femme : The Stella Prize.
Un prêté pour un rendu : ces deux prénoms et ce nom de famille apportent la victoire suprême à la grande dame qui les a incarnés. Un formidable coup de projecteur sur l’ensemble de son œuvre, qui lui permet de rester vivante dans la mémoire de ses pairs.
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