Coup de coeur 💓
Titre : Girl
Auteur : Edna O'BRIEN
Traductrice : Aude de SAINT-LOUP
Pierre-Emmanuel DAUZAT
Parution : 2019 en anglais (Irlande - Faber)
et en français (Sabine Wespieser
Editeur)
Pages : 250
Présentation de l'éditeur :
Le nouveau roman d’Edna O’Brien
laisse pantois. S’inspirant de l’histoire des lycéennes enlevées par
Boko Haram en 2014, l’auteure irlandaise se glisse dans la peau d’une
adolescente nigériane. Depuis l’irruption d’hommes en armes
dans l’enceinte de l’école, on vit avec elle, comme en apnée, le rapt,
la traversée de la jungle en camion, l’arrivée dans le camp, les mauvais
traitements, et son mariage forcé à un djihadiste – avec pour
corollaires le désarroi, la faim, la solitude et la terreur.
Le plus difficile commence pourtant quand la protagoniste de ce monologue halluciné parvient à s’évader, avec l’enfant qu’elle a eue en captivité. Celle qui, à sa toute petite fille, fera un soir dans la forêt un aveu déchirant – « Je ne suis pas assez grande pour être ta mère » – finira bien, après des jours de marche, par retrouver les siens. Et comprendre que rien ne sera jamais plus comme avant : dans leur regard, elle est devenue une « femme du bush », coupable d’avoir souillé le sang de la communauté.
Girl bouleverse par son rythme et sa fureur à dire, à son extrême, le destin des femmes bafouées. Dans son obstination à s’en sortir et son inaltérable foi en la vie face à l’horreur, l’héroïne de ce roman magistral s’inscrit dans la lignée des figures féminines nourries par l’expérience de la jeune Edna O’Brien, mise au ban de son pays pour délit de liberté alors qu’elle avait à peine trente ans.
Soixante ans plus tard, celle qui est devenue l’un des plus grands écrivains de ce siècle nous offre un livre d’une sombre splendeur avec, malgré tout, au bout du tunnel, la tendresse et la beauté pour viatiques.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Née en 1930 dans un petit village catholique en Irlande, Edna O’Brien
grandit dans une ferme isolée entre une mère sévère et un père
alcoolique. Après le pensionnat, elle part à Dublin pour suivre des
études en pharmacie. En 1952 elle épouse, contre l'avis de sa mère,
l'écrivain juif d'origine tchèque Ernest Gébler, et s'installe à
Londres. Ses débuts littéraires datent de 1960, année de la parution du
premier volet de la trilogie qui la rendit célèbre, The Country Girls Trilogy.
Ses premiers livres, publiés en Angleterre, ont longtemps été interdits
en Irlande, à cause de leur contenu explicite quant à la sexualité.
Bientôt divorcée, Edna O’Brien élève seule ses deux fils, menant une vie
libre et brillante, entre l’Angleterre et les États-Unis.
Ses romans et nouvelles tournent autour des sentiments des femmes, prises dans le carcan de leur éducation stricte, et de leurs relations souvent frustrées avec les hommes. La politique, l’histoire et l’amour y occupent une place prépondérante, et tous remettent en cause l'ordre moral de l'Irlande catholique et nationaliste.
Elle est également l’auteur de pièces de théâtre, notamment Virginia : The Life of Virginia Woolf (Mariner Books, 1985), de biographies – en particulier de James Joyce et de Lord Byron –, et de scénarios.
Sabine Wespieser éditeur s’est engagé en 2010 dans la publication de l’œuvre d’Edna O’Brien avec son roman Crépuscule irlandais (en anglais The Light of Evening), suivi en 2012 d’un recueil de nouvelles, Saints et Pécheurs.
La presse, les libraires et les lecteurs réservent à ses mémoires, Fille de la campagne (2013), ainsi qu'à son nouveau et magistal roman, Les Petites Chaises rouges, paru en septembre 2016, un accueil digne de la grande dame des lettres irlandaises qu’est aujourd’hui Edna O’Brien, plusieurs fois primée (entre autres, prix Kingsley Amis Award 1962, prix Los Angeles Times Book Prize 1990, prix Irish PEN Award 2001 et prix Bob Hughes Lifetime Achievement Award 2009).
Sabine Wespieser éditeur réédite également ceux de ses romans qui ne sont plus disponibles en français – précédemment parus chez Fayard : La Maison du splendide isolement (2013), Dans la forêt (mai 2017) et, à paraître, Tu ne tueras point (2018).
Lauréate du prix PEN/Nabokov 2018 pour la portée internationale de son œuvre, la grande dame des lettres irlandaises est saluée pour « la perfection absolue de sa prose » et sa capacité à « avoir fait tomber les barrières sociales et sexuelles pour les femmes, en Irlande et au-delà ». Elle a été anoblie par Élisabeth II.
Ses romans et nouvelles tournent autour des sentiments des femmes, prises dans le carcan de leur éducation stricte, et de leurs relations souvent frustrées avec les hommes. La politique, l’histoire et l’amour y occupent une place prépondérante, et tous remettent en cause l'ordre moral de l'Irlande catholique et nationaliste.
Elle est également l’auteur de pièces de théâtre, notamment Virginia : The Life of Virginia Woolf (Mariner Books, 1985), de biographies – en particulier de James Joyce et de Lord Byron –, et de scénarios.
Sabine Wespieser éditeur s’est engagé en 2010 dans la publication de l’œuvre d’Edna O’Brien avec son roman Crépuscule irlandais (en anglais The Light of Evening), suivi en 2012 d’un recueil de nouvelles, Saints et Pécheurs.
La presse, les libraires et les lecteurs réservent à ses mémoires, Fille de la campagne (2013), ainsi qu'à son nouveau et magistal roman, Les Petites Chaises rouges, paru en septembre 2016, un accueil digne de la grande dame des lettres irlandaises qu’est aujourd’hui Edna O’Brien, plusieurs fois primée (entre autres, prix Kingsley Amis Award 1962, prix Los Angeles Times Book Prize 1990, prix Irish PEN Award 2001 et prix Bob Hughes Lifetime Achievement Award 2009).
Sabine Wespieser éditeur réédite également ceux de ses romans qui ne sont plus disponibles en français – précédemment parus chez Fayard : La Maison du splendide isolement (2013), Dans la forêt (mai 2017) et, à paraître, Tu ne tueras point (2018).
Lauréate du prix PEN/Nabokov 2018 pour la portée internationale de son œuvre, la grande dame des lettres irlandaises est saluée pour « la perfection absolue de sa prose » et sa capacité à « avoir fait tomber les barrières sociales et sexuelles pour les femmes, en Irlande et au-delà ». Elle a été anoblie par Élisabeth II.
Avis :
Maryam fait partie des lycéennes nigérianes enlevées par Boko Haram en 2014. Emmenée dans un camp loin de son village, elle devient esclave sexuelle avant d’être mariée à un combattant de l’organisation et de tomber enceinte. Lorsqu’elle parvient enfin à s’enfuir, son retour, après un périple dont elle réchappe par miracle, ne se passe pas du tout comme elle s’y attendait : son village a été détruit, nombre de ses proches ont été tués, les survivants la suspectent elle-même de radicalisation, craignent des représailles liées à son évasion, et traitent en paria cette fille désormais objet de honte.
Si Maryam est un personnage fictif, tout est véridique dans ce roman construit sur une longue et sérieuse documentation, à partir de multiples rencontres et témoignages. Le récit, éprouvant, n’épargne rien du calvaire de ces filles. L’indicible est dans chaque page et c’est les dents serrées et le coeur bien accroché qu’il faut traverser l’enfer à leurs côtés.
Aucune n’a pu jusqu’ici s’exprimer. Ce livre leur donne la parole, exposant au grand jour la barbarie terrifiante dont elles sont les victimes, mais aussi, les difficultés de leur reconstruction dans une société où elles n’ont plus leur place : un livre courageux, porté par la belle écriture d’Edna O’Brien, dont l’oeuvre a prouvé son engagement pour la cause des femmes en général. Coup de coeur. (5/5)
Si Maryam est un personnage fictif, tout est véridique dans ce roman construit sur une longue et sérieuse documentation, à partir de multiples rencontres et témoignages. Le récit, éprouvant, n’épargne rien du calvaire de ces filles. L’indicible est dans chaque page et c’est les dents serrées et le coeur bien accroché qu’il faut traverser l’enfer à leurs côtés.
Aucune n’a pu jusqu’ici s’exprimer. Ce livre leur donne la parole, exposant au grand jour la barbarie terrifiante dont elles sont les victimes, mais aussi, les difficultés de leur reconstruction dans une société où elles n’ont plus leur place : un livre courageux, porté par la belle écriture d’Edna O’Brien, dont l’oeuvre a prouvé son engagement pour la cause des femmes en général. Coup de coeur. (5/5)
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