Bonjour Régis Bégué. Vous êtes l'auteur du roman S.N.O.W., chroniqué sur ce blog.
Pouvez-vous vous présenter et décrire votre parcours ?
Bien qu'appartenant à une famille très littéraire, on ne peut pas dire que mon enfance et ma jeunesse se soient passées parmi les livres. Moi, c'étaient plutôt les copains, les copines, les cafés et leurs flippers, les mobylettes et un peu… les mathématiques, qui m'ont permis au passage de faire quelques études et d’entrer finalement dans la finance. Je me suis marié à vingt-quatre ans et ma femme Marina et moi avons trois enfants, Alberto, Juliette et Raphaël. Malgré une vie professionnelle intense, je trouve le temps d’écrire depuis de nombreuses années.
Quand et comment êtes-vous venu à l’écriture ?
Au virage de la trentaine, en l'an 2000, m'est venue l'envie de raconter une histoire, tout simplement. L'histoire d'un amour impossible dans le village imaginaire de Saint-Ravèze, créé pour l'occasion et qui réapparaît dans S.N.O.W. dix-huit ans plus tard, comme d’ailleurs l’un des héros de cette première fiction : Jean Béchard. Depuis, j'ai écrit beaucoup d'autres romans, dont certains sont restés dans mes tiroirs, d'autres sont parus sur internet en autoédition, dont certains ont eu un assez franc succès (le polar Barbacane, notamment, qui s'est retrouvé premier en ventes Kindle pendant plusieurs semaines en 2013), jusqu'à ce que S.N.O.W. soit mon premier livre publié à compte d'éditeur.
Qu'est ce qui vous a donné envie d'exploiter votre univers professionnel, celui des marchés de la finance, dans le domaine de la fiction littéraire ?
Il y a quelques années, j'avais déjà rédigé un roman autour de la finance qui s'appelait Water Futures. Le récit d'un ambitieux spéculateur qui, dans un monde souffrant d'une sécheresse historique, avait créé des marchés financiers sur l'eau, d'un genre nouveau : les water futures. Ce livre avait beaucoup plu à certains, et reste le préféré d'une partie de mes lecteurs habituels, mais d'autres avaient décroché en cours de route parce qu'il était un peu trop technique. Je m'étais promis de réécrire quelque chose qui soit en lien avec le milieu de la finance, un univers qui fascine autant qu'il dégoûte, mais qui soit facilement compréhensible par tous sans tomber dans la caricature. C'est ce que j'ai essayé de faire avec S.N.O.W.
Quelle est la part du fictif et du réel chez vos personnages ?
Chacun des personnages est issu d'un mélange de souvenirs, de ses ancêtres, ses amis, ses collègues, sa famille et un peu (beaucoup) de soi-même ! Mais ce mélange, précisément, fait qu'à la fin, il n'est aucun d'entre eux. Heureusement d'ailleurs parce que mes personnages ont tendance, et c'est comme ça que je les aime, à être caractérisés par d’affreux, voire d’insupportables, défauts. Dans S.N.O.W., il est évident que l’anti-héros Jean-Baptiste a beaucoup de points communs avec moi. Pour autant, il n’est pas moi et ce livre n’a rien d’une autobiographie (et heureusement !). De même, dans Mon fils est de droite, mais en général les choses s’arrangent, il ne s’agissait ni d’un de mes fils, ni de moi ! Un livre qui a pourtant parfois porté à confusion.
Quelles sont les réactions de votre entourage face à vos publications ? Sont-ils surpris de votre humour et de votre imagination ?
La réaction de l'entourage à la lecture d'un livre est toujours amusante. Il y a une certaine tendance, souvent, à chercher à se reconnaître, ou à reconnaître l’auteur, dans tel ou tel personnage, telle ou telle situation. Les très proches peuvent être excessivement sévères ou au contraire très indulgents. Des amis assurent qu'ils "m'entendent parler" en me lisant. Cela trouble certains. Mais on me demande souvent d'où me viennent toutes ces idées, oui. Je réponds qu'elles s'enchaînent les unes les autres, une fois qu'on a entamé le livre. La difficulté consiste à les conserver dans une certaine cohérence. C'est un vrai travail. La critique constructive de l’entourage est un formidable outil de progrès. Il faut savoir l’écouter en mettant un peu de côté son amour-propre.
Que représente l'écriture dans votre vie ?
Une amie. Non pas l'écriture en elle-même, qui est souvent difficile, car il faut mener de front au moins trois efforts : la cohérence générale de l'histoire, le style et surtout l'unité de style, et la constance des personnages. C'est un gros travail. Mais ce qui me plaît au-delà de tout dans l'écriture, c'est ce que j'ai découvert lors de la rédaction de mon premier roman. Une fois créés, les personnages ne vous appartiennent plus entièrement. Ils ont leur caractère, leur histoire, leur vie. Vous ne pouvez plus les contraindre à loisir. Ils existent en dehors de vous, hors de leur créateur. Alors, ils deviennent des amis, ou tout au moins des compagnons de route. C'est formidable et pour ainsi dire… magique.
Avez-vous d’autres passions en dehors de l'écriture ?
Je n'en manque pas ! Mon hyperactivité me fatigue parfois moi-même. Je m’exerce au piano, à la peinture sur toile, au théâtre, au chant, ainsi qu’au tennis et au ski puisqu’il faut bien faire un peu d’exercice. Non que j’excelle dans aucun de ces domaines, mais ils me font tous vibrer, m’enchantent chacun à leur manière, me donnent envie de les faire partager. J’aime aussi passer du temps avec les miens, sortir avec les amis, boire un verre en refaisant le monde. Du coup, j'ai très peu de temps pour faire les courses, je dois le reconnaître.
Travaillez-vous en ce moment à un nouvel ouvrage ? Entendra-t-on encore parler de la S.N.O.W. ou du commandant Papadakis ?
Un nouveau roman sortira aux éditions Lucien Souny, Plumes noires, le 20 février 2020 (belle date, quand on y pense : 20.02.2020). Il s'appelle Fatales Négligences, au pluriel, car il s'agit de la double histoire d'un homme qui se laisse guider par les pulsions de la chair en en oubliant les conséquences possibles sur sa carrière et ses ambitions, et parallèlement d'un État insuffisamment averti qui entraîne la France et l'Europe dans un black-out électrique à l'issue malheureuse. Les deux aventures s'imbriquent. La S.N.O.W. n'est plus qu'un souvenir, mais certains des protagonistes réapparaissent, notamment le commandant Papadakis, avec ses pectoraux aussi saillants que ses sourcils.
Merci Régis Bégué d’avoir répondu à mes questions.
S.N.O.W. est disponible sur Amazon et sur le site de votre éditeur Lucien Souny.
Merci beaucoup à vous d'avoir pris le temps de lire et de commenter S.N.O.W. et pour le temps et l'espace que vous avez accordés cette interview. Je remercie aussi tous vos lecteurs et vous adresse tous mes vœux de bonheur romanesque !
(Interview de Cannetille le 9 octobre 2019)
Retrouvez ici mes chroniques des livres de Régis Bégué :
Bien qu'appartenant à une famille très littéraire, on ne peut pas dire que mon enfance et ma jeunesse se soient passées parmi les livres. Moi, c'étaient plutôt les copains, les copines, les cafés et leurs flippers, les mobylettes et un peu… les mathématiques, qui m'ont permis au passage de faire quelques études et d’entrer finalement dans la finance. Je me suis marié à vingt-quatre ans et ma femme Marina et moi avons trois enfants, Alberto, Juliette et Raphaël. Malgré une vie professionnelle intense, je trouve le temps d’écrire depuis de nombreuses années.
Quand et comment êtes-vous venu à l’écriture ?
Au virage de la trentaine, en l'an 2000, m'est venue l'envie de raconter une histoire, tout simplement. L'histoire d'un amour impossible dans le village imaginaire de Saint-Ravèze, créé pour l'occasion et qui réapparaît dans S.N.O.W. dix-huit ans plus tard, comme d’ailleurs l’un des héros de cette première fiction : Jean Béchard. Depuis, j'ai écrit beaucoup d'autres romans, dont certains sont restés dans mes tiroirs, d'autres sont parus sur internet en autoédition, dont certains ont eu un assez franc succès (le polar Barbacane, notamment, qui s'est retrouvé premier en ventes Kindle pendant plusieurs semaines en 2013), jusqu'à ce que S.N.O.W. soit mon premier livre publié à compte d'éditeur.
Qu'est ce qui vous a donné envie d'exploiter votre univers professionnel, celui des marchés de la finance, dans le domaine de la fiction littéraire ?
Il y a quelques années, j'avais déjà rédigé un roman autour de la finance qui s'appelait Water Futures. Le récit d'un ambitieux spéculateur qui, dans un monde souffrant d'une sécheresse historique, avait créé des marchés financiers sur l'eau, d'un genre nouveau : les water futures. Ce livre avait beaucoup plu à certains, et reste le préféré d'une partie de mes lecteurs habituels, mais d'autres avaient décroché en cours de route parce qu'il était un peu trop technique. Je m'étais promis de réécrire quelque chose qui soit en lien avec le milieu de la finance, un univers qui fascine autant qu'il dégoûte, mais qui soit facilement compréhensible par tous sans tomber dans la caricature. C'est ce que j'ai essayé de faire avec S.N.O.W.
Quelle est la part du fictif et du réel chez vos personnages ?
Chacun des personnages est issu d'un mélange de souvenirs, de ses ancêtres, ses amis, ses collègues, sa famille et un peu (beaucoup) de soi-même ! Mais ce mélange, précisément, fait qu'à la fin, il n'est aucun d'entre eux. Heureusement d'ailleurs parce que mes personnages ont tendance, et c'est comme ça que je les aime, à être caractérisés par d’affreux, voire d’insupportables, défauts. Dans S.N.O.W., il est évident que l’anti-héros Jean-Baptiste a beaucoup de points communs avec moi. Pour autant, il n’est pas moi et ce livre n’a rien d’une autobiographie (et heureusement !). De même, dans Mon fils est de droite, mais en général les choses s’arrangent, il ne s’agissait ni d’un de mes fils, ni de moi ! Un livre qui a pourtant parfois porté à confusion.
Quelles sont les réactions de votre entourage face à vos publications ? Sont-ils surpris de votre humour et de votre imagination ?
La réaction de l'entourage à la lecture d'un livre est toujours amusante. Il y a une certaine tendance, souvent, à chercher à se reconnaître, ou à reconnaître l’auteur, dans tel ou tel personnage, telle ou telle situation. Les très proches peuvent être excessivement sévères ou au contraire très indulgents. Des amis assurent qu'ils "m'entendent parler" en me lisant. Cela trouble certains. Mais on me demande souvent d'où me viennent toutes ces idées, oui. Je réponds qu'elles s'enchaînent les unes les autres, une fois qu'on a entamé le livre. La difficulté consiste à les conserver dans une certaine cohérence. C'est un vrai travail. La critique constructive de l’entourage est un formidable outil de progrès. Il faut savoir l’écouter en mettant un peu de côté son amour-propre.
Que représente l'écriture dans votre vie ?
Une amie. Non pas l'écriture en elle-même, qui est souvent difficile, car il faut mener de front au moins trois efforts : la cohérence générale de l'histoire, le style et surtout l'unité de style, et la constance des personnages. C'est un gros travail. Mais ce qui me plaît au-delà de tout dans l'écriture, c'est ce que j'ai découvert lors de la rédaction de mon premier roman. Une fois créés, les personnages ne vous appartiennent plus entièrement. Ils ont leur caractère, leur histoire, leur vie. Vous ne pouvez plus les contraindre à loisir. Ils existent en dehors de vous, hors de leur créateur. Alors, ils deviennent des amis, ou tout au moins des compagnons de route. C'est formidable et pour ainsi dire… magique.
Avez-vous d’autres passions en dehors de l'écriture ?
Je n'en manque pas ! Mon hyperactivité me fatigue parfois moi-même. Je m’exerce au piano, à la peinture sur toile, au théâtre, au chant, ainsi qu’au tennis et au ski puisqu’il faut bien faire un peu d’exercice. Non que j’excelle dans aucun de ces domaines, mais ils me font tous vibrer, m’enchantent chacun à leur manière, me donnent envie de les faire partager. J’aime aussi passer du temps avec les miens, sortir avec les amis, boire un verre en refaisant le monde. Du coup, j'ai très peu de temps pour faire les courses, je dois le reconnaître.
Travaillez-vous en ce moment à un nouvel ouvrage ? Entendra-t-on encore parler de la S.N.O.W. ou du commandant Papadakis ?
Un nouveau roman sortira aux éditions Lucien Souny, Plumes noires, le 20 février 2020 (belle date, quand on y pense : 20.02.2020). Il s'appelle Fatales Négligences, au pluriel, car il s'agit de la double histoire d'un homme qui se laisse guider par les pulsions de la chair en en oubliant les conséquences possibles sur sa carrière et ses ambitions, et parallèlement d'un État insuffisamment averti qui entraîne la France et l'Europe dans un black-out électrique à l'issue malheureuse. Les deux aventures s'imbriquent. La S.N.O.W. n'est plus qu'un souvenir, mais certains des protagonistes réapparaissent, notamment le commandant Papadakis, avec ses pectoraux aussi saillants que ses sourcils.
Merci Régis Bégué d’avoir répondu à mes questions.
S.N.O.W. est disponible sur Amazon et sur le site de votre éditeur Lucien Souny.
Merci beaucoup à vous d'avoir pris le temps de lire et de commenter S.N.O.W. et pour le temps et l'espace que vous avez accordés cette interview. Je remercie aussi tous vos lecteurs et vous adresse tous mes vœux de bonheur romanesque !
(Interview de Cannetille le 9 octobre 2019)
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