Coup de coeur 💓💓
Titre : Rien n'est noir
Auteur : Claire BEREST
Année de parution : 2019
Editeur : Stock
Pages : 250
Présentation de l'éditeur :
« À force de vouloir m’abriter en toi, j’ai perdu de vue que c’était
toi, l’orage. Que c’est de toi que j’aurais dû vouloir m’abriter. Mais
qui a envie de vivre abrité des orages ? Et tout ça n’est pas triste, mi
amor, parce que rien n’est noir, absolument rien.
Frida parle haut et fort, avec son corps fracassé par un accident de bus et ses manières excessives d’inviter la muerte et la vida dans chacun de ses gestes. Elle jure comme un charretier, boit des trempées de tequila, et elle ne voit pas où est le problème. Elle aime les manifestations politiques, mettre des fleurs dans les cheveux, parler de sexe crûment, et les fêtes à réveiller les squelettes. Et elle peint.
Frida aime par-dessus tout Diego, le peintre le plus célèbre du Mexique, son crapaud insatiable, fatal séducteur, qui couvre les murs de fresques gigantesques.»
Frida parle haut et fort, avec son corps fracassé par un accident de bus et ses manières excessives d’inviter la muerte et la vida dans chacun de ses gestes. Elle jure comme un charretier, boit des trempées de tequila, et elle ne voit pas où est le problème. Elle aime les manifestations politiques, mettre des fleurs dans les cheveux, parler de sexe crûment, et les fêtes à réveiller les squelettes. Et elle peint.
Frida aime par-dessus tout Diego, le peintre le plus célèbre du Mexique, son crapaud insatiable, fatal séducteur, qui couvre les murs de fresques gigantesques.»
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Je ne m’étais jamais réellement penchée sur la peinture parfois déroutante de Frida Kahlo, célèbre peintre mexicaine de la première moitié du 20ème siècle. Ce livre a donc été pour moi l’occasion de découvrir la femme en même temps que son œuvre : et quelle claque !
Frida Kahlo eut une vie hors norme : atteinte enfant de la polio, victime à dix-huit ans d’un grave accident de bus qui lui laissa de terribles séquelles, elle se forma elle-même à la peinture, épousa Diego Rivera, peintre mexicain mondialement connu pour ses fresques murales, devint elle-même célèbre pour ses œuvres uniques, avant de connaître une fin dramatique quasi consécutive à l’aggravation de son état de santé.
Avec finesse et sensibilité, Claire Berest fait revivre une femme à la personnalité solaire et au tempérament de feu, qui se consuma toute entière dans sa passion pour un monstre sacré, un homme charismatique, volage et insaisissable, qui l’aima avec la même intensité mais sans jamais vouloir sacrifier sa liberté.
Frida et Diego furent deux étoiles dont l’éclat et l’exubérance masquaient des failles intérieures abyssales, deux trous noirs aux antipodes l’un de l’autre s’attirant irrépressiblement, deux flammes dans la brillance desquelles ils se sublimèrent au travers de leur œuvre respective, mais où ils se brûlèrent aussi mutuellement.
Frida fut de tous les excès, croquant la vie sans modération, noyant ses tourments dans un tourbillon de passions, de fêtes et d’alcool, ne connaissant aucune demi-mesure et fascinant le monde entier par son exubérance et son excentricité. Peindre fut pour elle un besoin essentiel, un moyen vital d’exprimer sans filtre sa souffrance physique et morale. « Elle ne peint pas pour être aimée. Elle est transparente, c’est-à-dire qu’elle ouvre grand la fenêtre vers l’intérieur. »
Ce livre-tempête magnifiquement écrit vous emporte dans une bourrasque de passion, d’exaltation et de folie, une lame qui vous dépose étourdi et sans voix devant une œuvre soudain éclairée de tout son sens, fenêtre sur l’âme de Frida Kahlo. Très grand coup de coeur. (5/5)
Frida Kahlo eut une vie hors norme : atteinte enfant de la polio, victime à dix-huit ans d’un grave accident de bus qui lui laissa de terribles séquelles, elle se forma elle-même à la peinture, épousa Diego Rivera, peintre mexicain mondialement connu pour ses fresques murales, devint elle-même célèbre pour ses œuvres uniques, avant de connaître une fin dramatique quasi consécutive à l’aggravation de son état de santé.
Avec finesse et sensibilité, Claire Berest fait revivre une femme à la personnalité solaire et au tempérament de feu, qui se consuma toute entière dans sa passion pour un monstre sacré, un homme charismatique, volage et insaisissable, qui l’aima avec la même intensité mais sans jamais vouloir sacrifier sa liberté.
Frida et Diego furent deux étoiles dont l’éclat et l’exubérance masquaient des failles intérieures abyssales, deux trous noirs aux antipodes l’un de l’autre s’attirant irrépressiblement, deux flammes dans la brillance desquelles ils se sublimèrent au travers de leur œuvre respective, mais où ils se brûlèrent aussi mutuellement.
Frida fut de tous les excès, croquant la vie sans modération, noyant ses tourments dans un tourbillon de passions, de fêtes et d’alcool, ne connaissant aucune demi-mesure et fascinant le monde entier par son exubérance et son excentricité. Peindre fut pour elle un besoin essentiel, un moyen vital d’exprimer sans filtre sa souffrance physique et morale. « Elle ne peint pas pour être aimée. Elle est transparente, c’est-à-dire qu’elle ouvre grand la fenêtre vers l’intérieur. »
Ce livre-tempête magnifiquement écrit vous emporte dans une bourrasque de passion, d’exaltation et de folie, une lame qui vous dépose étourdi et sans voix devant une œuvre soudain éclairée de tout son sens, fenêtre sur l’âme de Frida Kahlo. Très grand coup de coeur. (5/5)
Citations :
Chaque couple a ses pierres d’achoppement ; on presse un bouton, on allume l’orage. Pour vider la rancœur, croit-on, on remet sur le métier le tissu des discordes qui n’ont pas d’issue ; on dit les mots agaçants, on souligne les évidences, on gratte les plaies, on cherche le point de rupture. Un jeu malsain d’enfants. On joue à être bête, on joue à être naïf, on soulève les sujets cent fois évoqués, qu’on attaque par un angle nouveau, on s’affronte. Frida veut rentrer au Mexique. Diego veut rester en Amérique. Est-ce le véritable enjeu ? On a perdu l’enjeu, on ne l’a jamais su, on confond les douleurs et les raisons des douleurs, ou l’inverse, on cristallise.
Le grand peintre gavé d’honneurs n’aime rien tant que sa femme lui vole la vedette, par ses coups d’État lunatiques, ses tenues extraordinaires, son vocabulaire de charretier, son humour décapant et surtout son talent inouï à dire en images le déchirement de l’intime, et le sacerdoce de vivre, c’est-à-dire de ne pas mourir. Diego peint le monde entier sur des murs en cherchant un éclat transcendant. Frida peint le détail sur des toiles minuscules et ne cherche rien. Pourtant elle capture le monde entier. Ils ne s’aiment pas parce qu’ils sont peintres. Diego a été séduit par une poupée avec des couilles de caballero, qui peignait sans le savoir une mexicanidad vernaculaire augmentée par son regard unique. Une liberté violente aux couleurs nouvelles. Frida a choisi d’être choisie par l’Ogre. Elle voulait le plus grand, le plus gros, le plus drôle. Toute la montagne.
Sais-tu que le colibri ne peut pas marcher, parce que c’est le seul oiseau qui parvient à voler en arrière ?
Frida peint d’un seul tenant, comme on recouvre un petit mur blanc d’une fenêtre en trompe-l’œil. Elle commence par le haut et déroule son tissu en vagues comme pour ajuster au regard des autres ce qu’elle voit dans sa tête. Les contours sont vite tracés, elle est une peintre de couleurs et de fluides, comme si elle habillait sa toile, drapait, coupait, tendait pour vêtir au plus juste les habitants de son esprit.
Elle ne peint pas pour être aimée. Elle est transparente, c’est-à-dire qu’elle ouvre grand la fenêtre vers l’intérieur.
Il (André Breton) n’a rien compris, il ne voit pas, Frida ne peint pas ses rêves, ni son inconscient, elle peint une nécessité intérieure. La vérité du désarroi. Et elle n’a pas besoin d’étiquette ni de définition.
Le grand peintre gavé d’honneurs n’aime rien tant que sa femme lui vole la vedette, par ses coups d’État lunatiques, ses tenues extraordinaires, son vocabulaire de charretier, son humour décapant et surtout son talent inouï à dire en images le déchirement de l’intime, et le sacerdoce de vivre, c’est-à-dire de ne pas mourir. Diego peint le monde entier sur des murs en cherchant un éclat transcendant. Frida peint le détail sur des toiles minuscules et ne cherche rien. Pourtant elle capture le monde entier. Ils ne s’aiment pas parce qu’ils sont peintres. Diego a été séduit par une poupée avec des couilles de caballero, qui peignait sans le savoir une mexicanidad vernaculaire augmentée par son regard unique. Une liberté violente aux couleurs nouvelles. Frida a choisi d’être choisie par l’Ogre. Elle voulait le plus grand, le plus gros, le plus drôle. Toute la montagne.
Sais-tu que le colibri ne peut pas marcher, parce que c’est le seul oiseau qui parvient à voler en arrière ?
Frida peint d’un seul tenant, comme on recouvre un petit mur blanc d’une fenêtre en trompe-l’œil. Elle commence par le haut et déroule son tissu en vagues comme pour ajuster au regard des autres ce qu’elle voit dans sa tête. Les contours sont vite tracés, elle est une peintre de couleurs et de fluides, comme si elle habillait sa toile, drapait, coupait, tendait pour vêtir au plus juste les habitants de son esprit.
Elle ne peint pas pour être aimée. Elle est transparente, c’est-à-dire qu’elle ouvre grand la fenêtre vers l’intérieur.
Il (André Breton) n’a rien compris, il ne voit pas, Frida ne peint pas ses rêves, ni son inconscient, elle peint une nécessité intérieure. La vérité du désarroi. Et elle n’a pas besoin d’étiquette ni de définition.
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