J'ai beaucoup aimé
Titre : Chinook (Dry Rain)
Auteur : Pete FROMM
Traduction : Marc AMFREVILLE
Parution : en anglais (Etats-Unis) en 1997
en français en 2011 et 2022
(Gallmeister)
Pages : 320
Présentation de l'éditeur :
En toile de fond de ces nouvelles qui parlent d’amour, de solitude et de fidélité, le chinook surgit parfois pour balayer le Montana. Avec toute sa tendresse et sa sensibilité, Pete Fromm montre comme personne combien des gens "ordinaires" sont dans leur fragilité bien plus grands qu’il n’y paraît.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
À son retour à l'université, il supporte mal sa vie d'étudiant et
part barouder en Australie. Poussé par ses parents à terminer ses
études, il s'inscrit au cours de creative writing de Bill Kittredge -
pour la simple et bonne raison que ce cours du soir est le seul compatible avec l'emploi du temps qui lui permettrait d'achever son cursus le plus tôt possible. C'est dans ce cadre qu'il rédige sa première nouvelle et découvre sa
vocation. Son diplôme obtenu, il devient ranger et commence chacune de
ses journées par plusieurs heures d'écriture. Après avoir jonglé entre
son activité d'écrivain et les différents métiers qu'il cumule, il
décide finalement de se consacrer à plein temps à la littérature.
Aujourd'hui, Pete Fromm a publié plusieurs romans et recueils de nouvelles qui ont remporté de nombreux prix et ont été vivement salués par la critique. Il est notamment le seul auteur à avoir remporté cinq fois le prix littéraire de la PNBA (l'association des libraires indépendants du Nord-Ouest Pacifique). Indian Creek, récit autobiographique qui raconte son hiver en solitaire dans les Rocheuses, a été son premier livre traduit en français et est devenu un classique du nature writing aux États-Unis comme en France. Il vit aujourd'hui à Missoula, dans le Montana.
Avis :
C’est toute une galerie de personnages comme vous et moi, perdus dans le dédale de leur vie anonyme, entre mille petites joies et grands tracas, qui défilent ici au rythme de brefs chapitres à la saveur douce-amère, tous captivants dès les premiers mots. Couples morts-nés ou soumis à l’épreuve du temps et de la parentalité ; pères veufs ou divorcés en plein désarroi ; fratries éclatées aux liens chaotiques ; êtres déchirés entre l’appel du large et leur attachement à leur terre natale… : au fil des menus faits qui emplissent silencieusement leur quotidien et cabossent inexorablement leur existence, se tisse la trame d’une humanité modestement occupée à sa myriade de petits destins aveugles, si touchants dans leur insignifiance face à l’immensité du temps et du monde.
Les hommes et les femmes au centre de ces récits sont des ruraux, confrontés à une vie simple, parfois pauvre, toujours rude dans ces grands espaces américains où la nature impose ses conditions. Croquées en quelques pages parfaitement justes dans leur sobriété et leur précision, leurs histoires d’amour et d’amitié, d’espoir et de désillusion, de solitude et d’incertitude, happent tour à tour le lecteur, chaque fois instantanément pris de curiosité, alors que leur simplicité-même ne les rend que plus singulières et crédibles. Vite refermées sur la réalité rarement tendre de leur dénouement, elles laissent toutes une place à la projection et à l’imagination, accordant à chacun la liberté d’extrapoler plus loin les personnages et leur destin.
Une maîtrise littéraire indéniable préside à ce bouquet de nouvelles traversées par le souffle du vent Chinook, venu nous porter la rumeur de ces mille existences silencieuses et modestes vivant au contact de la nature rude et sauvage de ce Montana qu’affectionne Pete Fromm. Encore une valeur sûre, rééditée par l’excellente maison Gallmeister. (4/5)
Citations :
Là-haut, la neige ensevelissait tout et quand le vent tombait, le silence devenait à nul autre pareil. Peut-être l'avenir ressemblait-il à cela, le silence seulement brisé par des moments qu'il n'aurait jamais cru devoir espérer un jour.
On a perdu tant de temps qu’on n’a plus le temps de passer du temps à s’inquiéter de savoir si le moment est bien choisi.
Je comprenais comment ses sentiments s’étaient émoussés. Elle avait vu le monde entier, mais elle pensait que j’avais vu plus de choses, que j’avais su voir ce devant quoi elle était passée trop vite. Alors elle avait ralenti, pensant que c’était un choix possible pour elle. Et ça aurait pu marcher. Elle était terriblement forte. Mais elle avait aussi suffisamment ralenti pour se rendre compte de qui j’étais.
Du même auteur sur ce blog :
Yes! Des nouvelles de Pete Fromm! J'avais adoré son premier roman, Indian Creek, qui conjuguait aventures hivernales et découverte de soi avec un humour décapant. Je viens de relire "L'homme qui voulait vivre sa vie" de Douglas Kennedy. Je suis curieux de comparer ces deux visions du Montana. Merci Yes! De nouvelles nouvelles de Pete Fromm! J'avais adoré son premier roman, Indian Creek, qui conjuguait aventures hivernales et découverte de soi avec un humour décapant. Je viens de relire "L'homme qui voulait vivre sa vie" de Douglas Kennedy. Je suis curieux de comparer ces deux visions du Montana. Merci Cannetille
RépondreSupprimerDidier Bertrand
Alors bonne lecture Didier. Vous allez vous régaler.
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