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Titre : Les Ravissantes
Auteur : Romain PUERTOLAS
Parution : 2022 (Albin Michel)
Pages : 432
Présentation de l'éditeur :
Que s’est-il réellement passé en mars 1976 dans la petite ville de Saint Sauveur, en Arizona ?
C’est la question à laquelle tente de répondre le journaliste Neil Sheehan, confronté à une énigme qui divise la population : la disparition, sans mobile apparent, de plusieurs adolescents. Tandis que le shérif Liam Golden met tout en œuvre pour résoudre l’affaire, les mères des disparus accusent une communauté de marginaux qui s’est installée un an plus tôt dans les parages. Et pendant ce temps, d’étranges lumières apparaissent les nuits sans lune et la tension continue de monter entre les deux camps...
Comment démêler le vrai du faux ? À qui donner tort ou raison ? Distillant le doute, recoupant témoignages et informations réelles, Romain Puértolas invite le lecteur à mener l’enquête dans ce roman dont chaque page déjoue les certitudes.
C’est la question à laquelle tente de répondre le journaliste Neil Sheehan, confronté à une énigme qui divise la population : la disparition, sans mobile apparent, de plusieurs adolescents. Tandis que le shérif Liam Golden met tout en œuvre pour résoudre l’affaire, les mères des disparus accusent une communauté de marginaux qui s’est installée un an plus tôt dans les parages. Et pendant ce temps, d’étranges lumières apparaissent les nuits sans lune et la tension continue de monter entre les deux camps...
Comment démêler le vrai du faux ? À qui donner tort ou raison ? Distillant le doute, recoupant témoignages et informations réelles, Romain Puértolas invite le lecteur à mener l’enquête dans ce roman dont chaque page déjoue les certitudes.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Né en 1975, Romain Puértolas grandit dans le Sud de la France. À
25 ans, il part s’installer à Barcelone puis Brighton (Angleterre) avant
de retourner en Espagne à Madrid où il travaille dans l’aviation et
plus tard comme professeur. À 35 ans, il obtient le concours de
lieutenant de police et s’installe alors à Paris. À la sortie du Fakir,
et grâce à son succès, il se met en disponibilité de la police (il est
désormais capitaine) et se consacre depuis 2014 à ses romans et à leur
adaptation au cinéma. Il a publié chez Albin Michel La Police des fleurs, des arbres et des forêts et Sous le parapluie d’Adélaïde en 2019 et 2020.
Avis :
La petite ville jusqu’ici si tranquille de St Sauveur, au fin fond de l’Arizona, ne respire plus depuis que, derrière les murs de son ancien fort situé sur les hauteurs, est venue s’installer une communauté hippie et son gourou qui se fait passer pour le Christ. Quand, en ce mois de mars 1976, trois adolescents disparaissent sans laisser de traces, les parents incriminent aussitôt ces encombrants voisins. Le reste de la population les suit d’autant plus volontiers que d’étranges et inexplicables lumières, venant régulièrement éclairer la nuit au-dessus du fort, renforcent les préventions à leur encontre. Pourtant, la police reste bredouille…
La marque de fabrique de Romain Puértolas est décidément de mystifier ses lecteurs. Dans ses précédents livres, il se jouait de nous au long de facéties toutes plus malicieuses et surprenantes les unes que les autres. Cette fois, il change de tactique, versant dans un mode beaucoup plus sérieux, mais ne s’en ingénie pas moins, pour notre plus grand plaisir, à nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Suffisamment, en tout cas, pour nous faire douter en cours de route : a-t-il tout inventé, ou relate-t-il un fait divers qui aurait réellement défrayé la chronique de l’Amérique profonde des années soixante-dix ?
Plus que l’enquête elle-même, au fond à la mesure du fait divers qui l’occasionne, c’est le trouble du lecteur quant à son semblant de véracité qui fait tout l’intérêt du livre. Romain Puértolas réussit en quelque sorte un « fake », où l’invention prend toutes les allures terre-à-terre du réel au travers de détails soigneusement documentés sur les personnages, les décors et l’atmosphère, mais aussi d’une construction narrative habilement maquillée entre reconstitution et témoignage. Et puis, comme à son habitude, il sème tout au long de sa narration les éléments qui, passés inaperçus du lecteur, viendront le surprendre en une chute inattendue alors qu’ils étaient à sa portée depuis le début.
Même s’il évolue vers un registre plus classique et "passe-partout" qui frustrera peut-être les lecteurs les plus attachés au charme espiègle de ses précédents romans, Romain Puértolas nous offre une nouvelle lecture plus que jamais en trompe-l’oeil, comme il sait si bien nous les concocter. (3,5/5)
La marque de fabrique de Romain Puértolas est décidément de mystifier ses lecteurs. Dans ses précédents livres, il se jouait de nous au long de facéties toutes plus malicieuses et surprenantes les unes que les autres. Cette fois, il change de tactique, versant dans un mode beaucoup plus sérieux, mais ne s’en ingénie pas moins, pour notre plus grand plaisir, à nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Suffisamment, en tout cas, pour nous faire douter en cours de route : a-t-il tout inventé, ou relate-t-il un fait divers qui aurait réellement défrayé la chronique de l’Amérique profonde des années soixante-dix ?
Plus que l’enquête elle-même, au fond à la mesure du fait divers qui l’occasionne, c’est le trouble du lecteur quant à son semblant de véracité qui fait tout l’intérêt du livre. Romain Puértolas réussit en quelque sorte un « fake », où l’invention prend toutes les allures terre-à-terre du réel au travers de détails soigneusement documentés sur les personnages, les décors et l’atmosphère, mais aussi d’une construction narrative habilement maquillée entre reconstitution et témoignage. Et puis, comme à son habitude, il sème tout au long de sa narration les éléments qui, passés inaperçus du lecteur, viendront le surprendre en une chute inattendue alors qu’ils étaient à sa portée depuis le début.
Même s’il évolue vers un registre plus classique et "passe-partout" qui frustrera peut-être les lecteurs les plus attachés au charme espiègle de ses précédents romans, Romain Puértolas nous offre une nouvelle lecture plus que jamais en trompe-l’oeil, comme il sait si bien nous les concocter. (3,5/5)
Citation :
(…) il jeta un coup d’œil distrait à la rue à travers la fenêtre. Une femme était plantée sur le trottoir, regardant son caniche en train de se soulager dans le carré d’herbe où était fixé le panneau « BUREAU DU SHÉRIF ». Ne se sachant pas observée, elle le laissait faire. Le policier se demanda si elle aurait fait de même si elle l’avait vu derrière la fenêtre. Un philosophe grec, il y a très longtemps, avait démontré que l’homme devenait mauvais à partir du moment où il ne se savait pas observé. Deux mille ans après, ses paroles étaient toujours d’actualité.
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