Coup de coeur 💓
Titre : Roman policier
Auteur : Philibert HUMM
Parution : 2025 (Equateurs)
Pages : 192
Présentation de l'éditeur :
Dans la ville de Pau, depuis quelques
années, disparaissent les U des enseignes. Les restaurants deviennent «
restarants » et les boucheries « bocheries ». L’enquête de police
piétine et les journalistes font chou blanc. Deux types auxquels on n’a
rien demandé décident de s’en mêler. Un troisième les rejoint. À voir
leur détermination, on comprend vite que le coupable n’en a plus pour
très longtemps.
Trois hommes, une ville, un voleur. Un roman policier sans policier ni roman, car il va de soi que tout cela est vrai. De son propre aveu, l’auteur n’a aucune imagination.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Philibert Humm est journaliste et écrivain. Il reçoit en 2022 le Prix
Interallié pour son ouvrage Roman fleuve, publié aux Équateurs. Roman de
gare et Roman policier poursuivent les aventures de son alter ego
aventurier.
Avis :
Dans la lignée de Roman fleuve et Roman de gare, Philibert Humm poursuit son exploration facétieuse des genres littéraires, en conservant cette tonalité singulière qui mêle l’absurde au raffinement, la parodie à la tendresse. Fidèle à son goût pour les détournements élégants, il transforme ici le polar en terrain de jeu langagier, où l’enquête devient prétexte à une errance poétique et burlesque.
L’intrigue, centrée sur la disparition des lettres « U » dans la ville de Pau, ne cherche pas tant à résoudre un mystère qu’à en célébrer l’invraisemblance. Trois personnages, ni policiers ni détectives, s’improvisent enquêteurs dans une quête aussi improbable que savoureuse. On retrouve dans leur cheminement l’esprit des Pieds Nickelés, le souffle de Bouvard et Pécuchet et cette manière bien à l’auteur de faire de l’absurde une forme de sagesse douce.
La plume, vive et malicieuse, regorge de trouvailles lexicales et de digressions savamment orchestrées. Chaque page est une promenade littéraire, où l’humour et la fantaisie langagière priment sur la tension dramatique. Pau devient un décor onirique, théâtre d’une disparition alphabétique qui interroge notre rapport au langage et à l’ordre établi.
En intitulant son livre Roman policier, Philibert Humm joue avec les attentes du lecteur, les détourne avec finesse et propose une œuvre qui se lit comme une déclaration d’amour à la littérature populaire autant qu’une critique tendre de ses conventions. Fantaisie érudite pleine de clins d’yeux malicieux, ce roman est une échappée belle où l’on se perd avec délice, dans la droite ligne de ses précédents opus. (5/5)
L’intrigue, centrée sur la disparition des lettres « U » dans la ville de Pau, ne cherche pas tant à résoudre un mystère qu’à en célébrer l’invraisemblance. Trois personnages, ni policiers ni détectives, s’improvisent enquêteurs dans une quête aussi improbable que savoureuse. On retrouve dans leur cheminement l’esprit des Pieds Nickelés, le souffle de Bouvard et Pécuchet et cette manière bien à l’auteur de faire de l’absurde une forme de sagesse douce.
La plume, vive et malicieuse, regorge de trouvailles lexicales et de digressions savamment orchestrées. Chaque page est une promenade littéraire, où l’humour et la fantaisie langagière priment sur la tension dramatique. Pau devient un décor onirique, théâtre d’une disparition alphabétique qui interroge notre rapport au langage et à l’ordre établi.
En intitulant son livre Roman policier, Philibert Humm joue avec les attentes du lecteur, les détourne avec finesse et propose une œuvre qui se lit comme une déclaration d’amour à la littérature populaire autant qu’une critique tendre de ses conventions. Fantaisie érudite pleine de clins d’yeux malicieux, ce roman est une échappée belle où l’on se perd avec délice, dans la droite ligne de ses précédents opus. (5/5)
Citations :
Comme je dis souvent, le succès, ce n’est jamais que de l’échec qui a réussi.
À une heure moins le quart, un soir de semaine, les rues de Pau ressemblent au désert de Gobi hors saison. Une lune rougeâtre aux trois quarts pleine éclairait le ciel à l’est et la rue Gambetta résonnait un peu trop fort de nos pas, comme si la scène était bruitée dans un film d’avant-guerre. J’avais l’impression qu’on cognait deux noix chaque fois que je posais le pied.
Dans notre époque où tout doit avoir un sens, Louise agissait pour rien, gratuitement, pour la beauté du geste. C’est d’autant plus nécessaire que c’est inutile, voilà qui deviendrait ma devise et me résonnerait longtemps au fond du cœur.
À une heure moins le quart, un soir de semaine, les rues de Pau ressemblent au désert de Gobi hors saison. Une lune rougeâtre aux trois quarts pleine éclairait le ciel à l’est et la rue Gambetta résonnait un peu trop fort de nos pas, comme si la scène était bruitée dans un film d’avant-guerre. J’avais l’impression qu’on cognait deux noix chaque fois que je posais le pied.
Dans notre époque où tout doit avoir un sens, Louise agissait pour rien, gratuitement, pour la beauté du geste. C’est d’autant plus nécessaire que c’est inutile, voilà qui deviendrait ma devise et me résonnerait longtemps au fond du cœur.
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