Coup de coeur 💓
Titre : Le Bal
Auteur : Irène NEMIROVSKY
Parution : 1930 (Grasset)
Pages : 144
Présentation de l'éditeur :
Soudainement devenus riches, les Kampf donnent un bal pour se lancer
dans le monde. Antoinette, quatorze ans, rêve d'y participer mais se
heurte à l'interdiction de sa mère. Plus que le récit d'une vengeance, Le Bal (1930) compte parmi les chefs-d'œuvre consacrés à l'enfance.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Née en 1903 à Kiev, Irène Némirovsky connaît le succès dès son premier roman, David Golder (1929), puis avec Le Bal (1930). En juin 1940, elle se réfugie dans un village du Morvan avant d’être arrêtée par les gendarmes français, puis assassinée à Auschwitz, l’été 1942. Âgée de treize ans, sa fille aînée, Denise, emporte dans sa fuite une valise contenant une relique douloureuse : le manuscrit ultime de sa mère, Suite française, inédit jusqu’en 2004, qui obtint à titre posthume le prix Renaudot.
Avis :
En 1928, un couple de parvenus entreprend d’organiser un bal, afin d’éblouir la bonne société dont ils sont si fiers de prétendre désormais faire partie. L’interdiction d’y participer faite par la mère à sa fille va entraîner une bien cruelle vengeance de la part de l’adolescente.
Cette brève et implacable histoire est d’abord celle de la relation conflictuelle entre une mère et sa fille. Egoïste et autoritaire, aigrie de n’être devenue riche que sur le tard et de n’avoir pu briller lors de ses plus belles années, angoissée de vieillir, Rosine Kampf refuse de voir grandir la rivale qu’elle voit en devenir chez sa fille Antoinette. En retour, mal dans sa peau mais impatiente de devenir femme, l’adolescente, qui se sent incomprise et mal aimée, voue une véritable haine à sa mère. Le récit va s’avérer le croisement des trajectoires de ces deux femmes, l’une amorçant un déclin accéléré par la montée de l’autre vers l’éclosion de sa jeune vie d’adulte.
Ce duel entre mère et fille a par ailleurs pour écrin une féroce satire sociale. Soulignant la naïveté de ces nouveaux riches appliqués à singer les usages du monde auquel ils aspirent, l’auteur se moque en particulier de ses coreligionnaires juifs qui, ayant fait fortune, pensent s’intégrer à la bourgeoisie de l'époque en masquant leurs modestes origines sous un luxe clinquant et de ridicules noms à particule.
Devenu un classique de la littérature française, adapté au cinéma, à l’opéra et au théâtre, ce très court roman allie sarcasmes, subtilité de l’observation et finesse de la plume pour le grand plaisir du lecteur. Coup de coeur. (5/5)
Cette brève et implacable histoire est d’abord celle de la relation conflictuelle entre une mère et sa fille. Egoïste et autoritaire, aigrie de n’être devenue riche que sur le tard et de n’avoir pu briller lors de ses plus belles années, angoissée de vieillir, Rosine Kampf refuse de voir grandir la rivale qu’elle voit en devenir chez sa fille Antoinette. En retour, mal dans sa peau mais impatiente de devenir femme, l’adolescente, qui se sent incomprise et mal aimée, voue une véritable haine à sa mère. Le récit va s’avérer le croisement des trajectoires de ces deux femmes, l’une amorçant un déclin accéléré par la montée de l’autre vers l’éclosion de sa jeune vie d’adulte.
Ce duel entre mère et fille a par ailleurs pour écrin une féroce satire sociale. Soulignant la naïveté de ces nouveaux riches appliqués à singer les usages du monde auquel ils aspirent, l’auteur se moque en particulier de ses coreligionnaires juifs qui, ayant fait fortune, pensent s’intégrer à la bourgeoisie de l'époque en masquant leurs modestes origines sous un luxe clinquant et de ridicules noms à particule.
Devenu un classique de la littérature française, adapté au cinéma, à l’opéra et au théâtre, ce très court roman allie sarcasmes, subtilité de l’observation et finesse de la plume pour le grand plaisir du lecteur. Coup de coeur. (5/5)
Citations :
- Je me fous de l’opinion des domestiques, grommela Kampf.
- Tu as bien tort, mon ami, ce sont eux qui font les réputations en allant d’une place à une autre et en bavardant…
Pour la première réception, du monde et encore du monde, le plus de gueules que tu pourras... A la seconde ou à la troisième, seulement, on trie...
- Dis donc, Alfred, est-ce qu'on leur donne leurs titres en parlant ? Je pense qu'il vaut mieux, n'est-ce pas ? Pas monsieur le marquis, naturellement, comme les domestiques, mais : cher marquis, ma chère comtesse... sans cela les autres ne s'apercevraient même pas que l'on reçoit des gens titrés...
- Tu as bien tort, mon ami, ce sont eux qui font les réputations en allant d’une place à une autre et en bavardant…
Pour la première réception, du monde et encore du monde, le plus de gueules que tu pourras... A la seconde ou à la troisième, seulement, on trie...
- Dis donc, Alfred, est-ce qu'on leur donne leurs titres en parlant ? Je pense qu'il vaut mieux, n'est-ce pas ? Pas monsieur le marquis, naturellement, comme les domestiques, mais : cher marquis, ma chère comtesse... sans cela les autres ne s'apercevraient même pas que l'on reçoit des gens titrés...
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