J'ai beaucoup aimé
Titre : Nouvel An (Schilf)
Auteur : Juli ZEH
Traductrice : Rose LABOURIE
Parution : en allemand en 2007,
en français en 2019 (Actes Sud)
Pages : 192
Présentation de l'éditeur :
Des vacances de Noël en famille sur l’île de Lanzarote – ce rêve de
Henning, mari et jeune père plein de bonne volonté, risque de tourner au
vinaigre. Le temps est maussade, le moral se détériore ; les crises
d’angoisse qu’il redoute tant réapparaissent. Le premier janvier, il
décide de s’éloigner des obligations familiales, d’un amour mêlé
d’incompréhension et d’une paternité qui l’écrase. Il enfourche un
médiocre vélo de location et entreprend, par défi, une ascension
harassante.
C’est un homme épuisé qui arrive au sommet de la montagne, où paysage et village se révèlent. Tel un voile qui se déchire, il lui semble retrouver un lieu maudit de sa petite enfance, une expérience traumatisante dont la romancière ressuscite alors chaque instant enfoui dans sa mémoire.
Juli Zeh, à son meilleur, se livre à un travail vertigineux d’expérimentation psychique : la plongée de Henning dans l’onde obscure du refoulé nous hantera longtemps.
C’est un homme épuisé qui arrive au sommet de la montagne, où paysage et village se révèlent. Tel un voile qui se déchire, il lui semble retrouver un lieu maudit de sa petite enfance, une expérience traumatisante dont la romancière ressuscite alors chaque instant enfoui dans sa mémoire.
Juli Zeh, à son meilleur, se livre à un travail vertigineux d’expérimentation psychique : la plongée de Henning dans l’onde obscure du refoulé nous hantera longtemps.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Née en 1974 à Bonn, Juli Zeh a été propulsée sur le devant de la scène littéraire européenne avec La Fille sans qualités
(Actes Sud, 2007 ; Babel n°912 ; prix Cévennes du meilleur roman
européen 2008). De nombreuses distinctions ont couronné son œuvre,
traduite en une vingtaine de langues. Actes Sud a publié quatre autres
romans dont Décompression (2013) et Brandebourg (2017).
Avis :
La vie du narrateur lui échappe : son couple bat de l’aile, ses enfants l’épuisent, son travail est ingérable et il est de plus souvent sujet à de terribles crises d’angoisse qui le laissent vide et sans force. Il a soudain l’idée d’emmener les siens à Lanzarote pendant les vacances de fin d’année. Le jour de l’An, au cours d’une ascension solitaire en vélo entamée pour échapper à la morosité familiale, il croit reconnaître des lieux connus dans son enfance : le passé lui remonte brutalement à la figure, faisant resurgir de vieux évènements traumatisants refoulés au plus profond de sa mémoire.
Le récit commence doucement, autour du mal être du personnage principal qui, malgré toute sa bonne volonté, ne parvient pas à gérer son existence. Lorsque son passé se rappelle violemment à lui, le rythme s’emballe soudain, et le lecteur se retrouve aspiré aux côtés du narrateur, dans une tension horrifiée qui ne se relâchera plus avant le dénouement inattendu, aux nouvelles perspectives inextricables.
Le cadre si particulier de Lanzarote éclaire de ses contrastes en noir et blanc un huis-clos d’autant plus angoissant qu’il enferme dans son drame deux très jeunes enfants. Tandis que le lecteur tremble et s’étonne, il comprend peu à peu les raisons qui empêchent encore aujourd’hui le principal protagoniste de vivre normalement : une prise de conscience qu’il imagine semblable dans la tête du narrateur, et pourtant…
Construit sur les terribles conséquences du silence et du déni autour d’un implacable fait divers, ce roman fait doublement froid dans le dos : l’on y frémit des épreuves traversées par les deux enfants, mais aussi de leurs souffrances à l’âge adulte. Ce roman est une excellente surprise, qui se dévore en une soirée et continue de vous hanter bien après sa dernière page. (4/5)
Le récit commence doucement, autour du mal être du personnage principal qui, malgré toute sa bonne volonté, ne parvient pas à gérer son existence. Lorsque son passé se rappelle violemment à lui, le rythme s’emballe soudain, et le lecteur se retrouve aspiré aux côtés du narrateur, dans une tension horrifiée qui ne se relâchera plus avant le dénouement inattendu, aux nouvelles perspectives inextricables.
Le cadre si particulier de Lanzarote éclaire de ses contrastes en noir et blanc un huis-clos d’autant plus angoissant qu’il enferme dans son drame deux très jeunes enfants. Tandis que le lecteur tremble et s’étonne, il comprend peu à peu les raisons qui empêchent encore aujourd’hui le principal protagoniste de vivre normalement : une prise de conscience qu’il imagine semblable dans la tête du narrateur, et pourtant…
Construit sur les terribles conséquences du silence et du déni autour d’un implacable fait divers, ce roman fait doublement froid dans le dos : l’on y frémit des épreuves traversées par les deux enfants, mais aussi de leurs souffrances à l’âge adulte. Ce roman est une excellente surprise, qui se dévore en une soirée et continue de vous hanter bien après sa dernière page. (4/5)
Citation :
Il y a quelques années, à la maison d’édition, Henning s’est occupé d’un livre sur les enfants dont le succès finance encore aujourd’hui son poste. L’ouvrage s’intitule "Le Moi construit" et parle du fait que les enfants se voient assigner par leur environnement, autrement dit par leurs parents, des rôles qu’ils vont jouer et conserver tout au long de leur vie.
La Ronde des Livres - Challenge Multi-Défis d'Hiver 2020 |
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