Coup de coeur 💓💓
Titre : Le plus fou des deux
Auteur : Sophie BASSIGNAC
Editeur : JC Lattès
Année de parution : 2019
Pages : 304
Présentation de l'éditeur :
Que répondre à un inconnu qui vous met au défi de l’empêcher de se
suicider le soir du réveillon ? Qu’on va l’aider, bien sûr, à changer
d’avis. Surtout si, hasard ou prédestination, vous avez déjà été
confronté à la même sommation trente ans plus tôt par votre propre père…
Marionnettiste célèbre, Lucie Paugham va ainsi commettre l’imprudence de faire entrer un inconnu dans sa vie. Au risque de faire voler en éclats tout ce qu’elle a construit.
Illusion, trahison, humiliation et désir de vengeance sont au cœur de ce roman d’une noirceur jubilatoire, dressant l’autoportrait sans concession d’une artiste totale livrée à des passions qui la dépassent.
Marionnettiste célèbre, Lucie Paugham va ainsi commettre l’imprudence de faire entrer un inconnu dans sa vie. Au risque de faire voler en éclats tout ce qu’elle a construit.
Illusion, trahison, humiliation et désir de vengeance sont au cœur de ce roman d’une noirceur jubilatoire, dressant l’autoportrait sans concession d’une artiste totale livrée à des passions qui la dépassent.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Le père de la narratrice s’est donné la mort lorsqu’elle avait quinze ans. Des décennies plus tard, le drame, douloureusement enseveli par la famille sous une chape de silence, refait soudain surface, lorsque, devenue marionnettiste et auteur de spectacles reconnus, Lucie se sent obligée de venir en aide à un inconnu qui menace de se suicider. Cette intrusion du passé et d’un homme profondément ébranlé dans le fragile équilibre que s’est construit Lucie, aura des répercussions auxquelles personne ne s’attendait.
Un je ne sais quoi d’originalité agrémente ce récit qui entraîne le lecteur, charmé et curieux, dans l’univers très personnel de Lucie. Les thèmes abordés sont nombreux : entre le poids de la culpabilité suscitée par le suicide d’un proche et le travail de sape du déni et des secrets, la difficulté de se construire dans une relation parentale sclérosante à vie, les réflexions sur la création artistique et la découverte de l’art de la marionnette, l’intérêt rebondit sans jamais fléchir, savamment entretenu par une intrigue riche en surprises. La plume affûtée de Sophie Bassignac a l’art du mot juste et nous dessine des personnages tout en nuances et contrastes, évoqués avec tant de vérité qu’ils en crèvent les pages.
Eclairé par une pointe d’humour décalé et parfois cruel, pimenté d’observations percutantes et rédigé dans un style dynamique, voici un roman très attachant, doté d’une singulière personnalité et d’une vraie authenticité. Une très jolie surprise et un très gros coup de coeur. (5/5)
Un je ne sais quoi d’originalité agrémente ce récit qui entraîne le lecteur, charmé et curieux, dans l’univers très personnel de Lucie. Les thèmes abordés sont nombreux : entre le poids de la culpabilité suscitée par le suicide d’un proche et le travail de sape du déni et des secrets, la difficulté de se construire dans une relation parentale sclérosante à vie, les réflexions sur la création artistique et la découverte de l’art de la marionnette, l’intérêt rebondit sans jamais fléchir, savamment entretenu par une intrigue riche en surprises. La plume affûtée de Sophie Bassignac a l’art du mot juste et nous dessine des personnages tout en nuances et contrastes, évoqués avec tant de vérité qu’ils en crèvent les pages.
Eclairé par une pointe d’humour décalé et parfois cruel, pimenté d’observations percutantes et rédigé dans un style dynamique, voici un roman très attachant, doté d’une singulière personnalité et d’une vraie authenticité. Une très jolie surprise et un très gros coup de coeur. (5/5)
Citations :
La vie n’est ni un parcours linéaire dont notre naissance et notre mort seraient les points A et B, ni un cercle parfait refermé sur lui-même à la manière des contes de fées. Croire à ces figures-là, c’est ignorer nos errances, leur beauté et leur essentielle inutilité. Le destin n’est que l’histoire relue et corrigée de notre vie, une histoire qui commence par la fin, écrite par les autres le lendemain de notre mort.
Nos références culturelles sont les signes extérieurs de notre richesse intérieure.
Une création chassant l’autre, il faut avancer, aller vers le mieux, courir après cet inconnu qu’on porte en soi et dont on ignore la forme qu’il prendra. L’artiste crée son propre suspense et joue son va-tout avec un plaisir onaniste qui, sans cesse, le régénère et le ravage.
Philippe avait la grippe. Il avait repoussé son voyage en Afrique du Sud et traînait sa misère à la maison. Nous vivons ensemble depuis vingt ans mais notre appartement ressemble plus à une gare de transit qu’à un lieu où nous nous posons. Philippe malade et moi coincée dans mon sas pré-spectacle, nous imitions une vie de couple ordinaire et faisions l’expérience de la promiscuité. Assommé par la fièvre, Philippe ressemblait à ces jouets mécaniques qui, arrêtés dans leur course par un obstacle, cherchent en brûlant l’énergie de leur pile comment se retourner pour reprendre leur course en sens inverse. Incapable de se concentrer, il ouvrait des livres qu’il abandonnait sur le canapé, son habituel enthousiasme en berne et son humeur maussade. Souffrants, les hommes sont des enfants qui veulent qu’on leur prépare les coquillettes que leur faisaient leurs mères. Sa présence prolongée à la maison s’apparentait à une expérience périlleuse. Perturbée, notre habitude de n’en avoir aucune se déréglait exactement comme son opposée chez les autres.
Changer, c’est se renier. C’est pourquoi on change si peu. C’est accepter d’avoir perdu du temps, admettre qu’on s’est trompé et qu’on a gâché une partie de notre unique et précieuse existence.
Nos références culturelles sont les signes extérieurs de notre richesse intérieure.
Une création chassant l’autre, il faut avancer, aller vers le mieux, courir après cet inconnu qu’on porte en soi et dont on ignore la forme qu’il prendra. L’artiste crée son propre suspense et joue son va-tout avec un plaisir onaniste qui, sans cesse, le régénère et le ravage.
Philippe avait la grippe. Il avait repoussé son voyage en Afrique du Sud et traînait sa misère à la maison. Nous vivons ensemble depuis vingt ans mais notre appartement ressemble plus à une gare de transit qu’à un lieu où nous nous posons. Philippe malade et moi coincée dans mon sas pré-spectacle, nous imitions une vie de couple ordinaire et faisions l’expérience de la promiscuité. Assommé par la fièvre, Philippe ressemblait à ces jouets mécaniques qui, arrêtés dans leur course par un obstacle, cherchent en brûlant l’énergie de leur pile comment se retourner pour reprendre leur course en sens inverse. Incapable de se concentrer, il ouvrait des livres qu’il abandonnait sur le canapé, son habituel enthousiasme en berne et son humeur maussade. Souffrants, les hommes sont des enfants qui veulent qu’on leur prépare les coquillettes que leur faisaient leurs mères. Sa présence prolongée à la maison s’apparentait à une expérience périlleuse. Perturbée, notre habitude de n’en avoir aucune se déréglait exactement comme son opposée chez les autres.
Changer, c’est se renier. C’est pourquoi on change si peu. C’est accepter d’avoir perdu du temps, admettre qu’on s’est trompé et qu’on a gâché une partie de notre unique et précieuse existence.
La Ronde des Livres - Challenge Multi-Défis d'Hiver 2020 |
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