J'ai beaucoup aimé
Titre : La cité de la victoire (Victory City)
Auteur : Salman RUSHDIE
Traduction : Gérard MEUDAL
Parution : 2023 en anglais
et en français (Actes Sud)
Pages : 336
Présentation de l'éditeur :
Dans le Sud de l’Inde au XIVe siècle, à la suite d’une bataille
quelconque entre deux royaumes aujourd’hui oubliés, une fillette de neuf
ans fait une rencontre divine qui va changer le cours de l’histoire.
Après avoir assisté à la mort de sa mère, la petite Pampa Kampana,
accablée de chagrin, devient le véhicule d’une déesse qui se met à
parler par la bouche de l’orpheline. Lui accordant des pouvoirs qui
dépassent l’entendement de Pampa Kampana, la déesse lui annonce qu’elle
contribuera à l’essor d’une grande ville appelée Bisnaga – littéralement
“cité de la victoire” –, la merveille du monde.
Au cours des deux cent cinquante années suivantes, la vie de Pampa Kampana se confond avec celle de Bisnaga, depuis sa création à partir d’un sac de graines magiques jusqu’à sa chute tragique de la manière la plus humaine qui soit : l’hubris de ceux qui détiennent le pouvoir. En donnant vie, par ses chuchotements, à Bisnaga et à ses habitants, Pampa Kampana tente de remplir la mission que la déesse lui a confiée : faire des femmes les égales des hommes dans un monde patriarcal. Mais toutes les histoires échappent à leur créateur, et Bisnaga ne fait pas exception. Tandis que les années passent, que les dirigeants vont et viennent, que des batailles sont gagnées et perdues, et que les allégeances changent, le tissu même de Bisnaga devient une tapisserie de plus en plus complexe, abritant en son cœur Pampa Kampana.
Brillamment présentée comme la traduction d’une épopée antique, cette saga au confluent de l’amour, de l’aventure et du mythe atteste du pouvoir infini des mots.
Au cours des deux cent cinquante années suivantes, la vie de Pampa Kampana se confond avec celle de Bisnaga, depuis sa création à partir d’un sac de graines magiques jusqu’à sa chute tragique de la manière la plus humaine qui soit : l’hubris de ceux qui détiennent le pouvoir. En donnant vie, par ses chuchotements, à Bisnaga et à ses habitants, Pampa Kampana tente de remplir la mission que la déesse lui a confiée : faire des femmes les égales des hommes dans un monde patriarcal. Mais toutes les histoires échappent à leur créateur, et Bisnaga ne fait pas exception. Tandis que les années passent, que les dirigeants vont et viennent, que des batailles sont gagnées et perdues, et que les allégeances changent, le tissu même de Bisnaga devient une tapisserie de plus en plus complexe, abritant en son cœur Pampa Kampana.
Brillamment présentée comme la traduction d’une épopée antique, cette saga au confluent de l’amour, de l’aventure et du mythe atteste du pouvoir infini des mots.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Auteur de quatorze autres romans (dont Les Enfants de minuit
qui lui valut le Booker Prize et le Best of the Booker), de nouvelles,
d’essais et d’une autobiographie (Joseph Anton), Salman Rushdie est
membre de l’American Academy of Arts and Letters et “Distinguished
Writer in Residence” à l’université de New York. Ancien président du PEN
American Center, Salman Rushdie a, en 2007, été anobli et élevé au rang
de chevalier par la reine Élisabeth II, pour saluer sa contribution à
la littérature.
Avis :
S’inspirant du véritable Vijayanagar, dernier grand royaume hindou, qui, de sa fondation au XIVe siècle jusqu’à sa disparition quelque deux cent trente ans plus tard, s’efforça de résister à l’expansion musulmane dans tout le sud du sous-continent indien, Salman Rushdie feint de nous présenter la toute première traduction, par ses soins et « dans une langue simplifiée », d’un chef-d’œuvre fictif, intitulé le Jayaparajaya – « Victoire et Défaite » en sanskrit –, récemment retrouvé dans une vieille jarre et qui, avec ses vingt-quatre mille vers, pourrait se comparer au Mahabharata et au Ramayana, les deux grands poèmes épiques de l’Inde, fondateurs de l’hindouisme.Au XIVe siècle dans le sud de l’Inde donc, Pampa Kampana, une fillette de neuf ans, se retrouve seule survivante de son village, les hommes ayant été tués à la guerre et les femmes dans les bûchers allumés selon la tradition du sacrifice des veuves. Une déesse intervient alors et la dote de pouvoirs magiques : elle vivra deux siècles et demi, le temps pour elle de fonder et de gouverner, jusqu’à son effondrement, la ville de Bisnaga, capitale d’un empire où, pour une fois, les femmes seront les égales des hommes. Ainsi commence une épopée dont les périodes et les vicissitudes s’enchaîneront au gré d’une temporalité narrative choisissant de s’attarder ou d’accélérer à volonté.
Sous le règne de Pampa Kampana, la ville de Bisnaga, menant la guerre pour s’assurer la paix, devient l’invincible et prospère capitale d’un empire où les femmes sont libres de leur sexualité et exercent des tâches jusqu’ici dévolues aux hommes. Mais une Protestation prenant la forme d’une secte finit par se former et contester le pouvoir en place. Cette reine qui a fondé son royaume sur la force des mots, « chuchotés » à l’oreille de ses sujets, découvre, comme tout créateur, « y compris Dieu », qu’« une fois que vous avez créé vos personnages, vous êtes lié par leurs choix. Vous ne pouvez plus les refaire en fonction de vos désirs. Ils sont ce qu’ils sont et ils feront ce qu’ils voudront. Cela s’appelle le “libre arbitre”. » Au pouvoir de la magie succède donc celui de la religion, des intégrismes et des fanatismes. « Les idées qu’elle avait implantées n’avaient pas pris racine ou alors ces racines n’allaient pas assez profond et se laissaient facilement arracher. » A leur place, « avait [été] créé un nous qui n’était pas eux, un nous qui (...) soutenait en secret l’intrusion de la religion dans tous les recoins de la vie politique aussi bien que spirituelle. » « Leur sentiment religieux [étant] pesant, simplet et banal, les considérations mystiques les plus élevées leur échappaient complètement et la religion devint pour eux un simple outil destiné à maintenir l’ordre social. » Un ordre ne tenant bientôt plus qu’au rapport de forces entre factions et partisans, au rythme des conspirations, des coups d’état et des assassinats. Y-a-t-il seulement une issue à la folie des hommes ?
Flamboyante pseudo-légende subtilement teintée d’humour, le récit laisse d’autant mieux deviner sa portée métaphorique que l’on connaît les combats de l’auteur contre le sectarisme et l’obscurantisme. Ce dernier livre, tout juste achevé avant l’attaque islamiste au couteau qui, en 2022, après trente-trois ans d’une fatwa exigeant la mise à mort de l’écrivain, a bien failli lui coûter la vie, est une nouvelle croisade, pour la place des femmes, en Inde en particulier mais pas seulement, et aussi, plus que jamais, pour la création littéraire et la liberté d’expression. Dans une réalité irrémédiablement vouée au crime et à l’injustice, aux guerres et aux complots, à la torture et à l’oppression, ne reste, en ultime protestation et pour porter la vision d’un monde meilleur, que le seul poids des mots sur le papier. « Les mots sont les seuls vainqueurs », conclut Salman Rushdie. Lui-même en paye le prix fort avec les séquelles de l’attentat à son encontre. Les lire et les colporter sont le moins que l’on puisse faire. (4/5)
Citations :
Citations :
Ainsi étaient les hommes, se disait Pampa Kampana. Un homme philosophait à propos de la paix mais dans sa façon de traiter la pauvre jeune fille sans défense qui dormait dans sa grotte, il n’agissait pas conformément à sa philosophie.
L’introduction du culte collectif de masse fut une innovation radicale que l’on commençait à connaître sous le nom de Nouvelle Religion et que désapprouvait violemment La Protestation, tous les tenants de l’Ancienne Religion dont les pamphlets insistaient sur le fait que dans la Vieille, et donc Véritable, Religion, le culte de Dieu n’était pas une affaire publique mais privée, une expérience reliant le fidèle dans son individualité avec Dieu et personne d’autre, et ces gigantesques assemblées de prière étaient en réalité des rassemblements politiques déguisés, ce qui était un détournement de la religion mise au service du pouvoir. Ces pamphlets n’étaient pratiquement pas connus sauf des membres de petites coteries intellectuelles qui n’avaient aucune empathie avec les gens et de ce fait, étant presque impuissantes, pouvaient être autorisées à exister.
L’idée du culte de masse devint à la mode. Vidyasagar murmura au roi que s’il dirigeait ces cérémonies, il se produirait un flou très profitable entre le culte du dieu et la dévotion à l’égard du roi, ce qui se vérifia.
(…) Pampa apprit la leçon que tout créateur devrait connaître, y compris Dieu. Une fois que vous avez créé vos personnages, vous êtes lié par leurs choix. Vous ne pouvez plus les refaire en fonction de vos désirs. Ils sont ce qu’ils sont et ils feront ce qu’ils voudront. Cela s’appelle le “libre arbitre”. Elle ne pouvait pas les transformer s’ils ne voulaient pas l’être.
La manière dont un homme gère la victoire dit de lui une forme de vérité : est-il un vainqueur magnanime ou un vainqueur assoiffé de vengeance ? Va-t-il demeurer humble ou se mettre à avoir une haute opinion de lui-même ? Va-t-il devenir dépendant de la victoire, avide de nouveaux triomphes, ou va-t-il se contenter de ce qu’il a accompli ? La défaite pose des questions encore plus profondes. De quelles ressources intérieures dispose-t-il ? La défaite va-t-elle l’anéantir ou révéler une capacité de résilience et des ressources jusque-là insoupçonnées, des qualités qu’il ne se connaissait pas lui-même ?
Deux lignées très différentes étaient nées de Pampa Kampana. Les fils qu’elle avait eus avec Bukka Raya Ier dégageaient un âpre parfum de rancune dont elle était responsable pour les avoir rejetés, et l’un d’eux était roi à présent, le roi “Numéro Deux”. Il était la créature de Vidyasagar et son règne serait donc une période d’oppression et de puritanisme, et les femmes de Bisnaga à l’esprit libre allaient grandement souffrir. Elle ferma les yeux, envisagea le futur et découvrit qu’après Numéro Deux les choses allaient encore empirer. La dynastie allait sombrer dans des disputes, une intolérance religieuse grandissante et même le fanatisme. Telle était la lignée de ses fils. Les filles de Pampa Kampana, en revanche, étaient devenues des adultes progressistes, brillantes, à la fois des intellectuelles et des guerrières, les enfants les plus originaux qu’une mère puisse souhaiter. Elles avaient aussi hérité de la plupart de ses pouvoirs magiques alors que dans l’esprit terre à terre et obtus des mâles Sangama, on ne risquait pas de trouver la moindre raison de s’émerveiller. Même leur sentiment religieux était pesant, simplet et banal. Les considérations mystiques les plus élevées leur échappaient complètement et la religion devint pour eux un simple outil destiné à maintenir l’ordre social.
Numéro Deux avait remplacé le conseil royal par une assemblée gouvernante de saints, le Sénat de l’Ascendance Divine ou SAD, dirigé par un certain Sayana, le frère de Vidyasagar, et la ville était désormais sous la coupe de ce nouveau sénat strictement religieux qui s’employait à “démolir” la philosophie des bouddhistes, des jaïns aussi bien que des musulmans pour célébrer la Nouvelle Orthodoxie élaborée par les penseurs du mutt de Mandana sous la supervision de Vidyasagar, et à faire de cette Nouvelle Orthodoxie – qui n’était rien d’autre que la redite de la précédente Nouvelle Religion de Vidyasagar – les bases de la société de Bisnaga. Ces changements reflétaient exactement les évolutions du sultanat de Zafarabad où le sultan Zafar était mort (prouvant ainsi qu’il n’était pas finalement le Sultan Fantôme de la légende) et avait été remplacé par un autre Zafar, encore un Numéro Deux, un zélote de sa religion qui avait mis en place un “conseil des protecteurs” de son cru, composé de religieux. Ainsi, à la place de la tolérance d’autrefois quand les adeptes de toutes les religions pouvaient participer pleinement à la vie des deux royaumes, il y avait une séparation et une triste migration entre les deux royaumes de gens qui ne se sentaient plus en sécurité chez eux. “C’est tout simplement stupide, dit Pampa Kampana. Quiconque décide que nos dieux ou les leurs souhaitent ce genre de souffrances ne comprend fondamentalement rien à la nature de la divinité.” Selon Haleya Kote, de nombreux habitants de Bisnaga souffraient de cette nouvelle ligne dure mais ils se taisaient parce que Numéro Deux avait créé un escadron d’hommes de main qui réagissait durement à la moindre manifestation de dissidence. Il y a donc un noyau dur, un petit groupe qui gouverne, et la plupart des gens d’un certain âge le craignent et le détestent, malheureusement une proportion importante de jeunes le soutient en disant que la nouvelle “discipline” est nécessaire à la sauvegarde de leur identité.
“Et l’armée ? demanda Pampa Kampana. Comment les soldats réagissent-ils au renvoi des adeptes d’autres religions parmi lesquels il doit y avoir de nombreux hauts gradés ?
— Jusqu’à présent l’armée ne bouge pas, dit Haleya Kote. Je pense que les soldats craignent qu’on leur demande de s’attaquer à leurs concitoyens, ce qui serait un dilemme pour eux, et ils insistent donc sur leur neutralité.”
“Et l’armée ? demanda Pampa Kampana. Comment les soldats réagissent-ils au renvoi des adeptes d’autres religions parmi lesquels il doit y avoir de nombreux hauts gradés ?
— Jusqu’à présent l’armée ne bouge pas, dit Haleya Kote. Je pense que les soldats craignent qu’on leur demande de s’attaquer à leurs concitoyens, ce qui serait un dilemme pour eux, et ils insistent donc sur leur neutralité.”
Vidyasagar lui-même se montrait très rarement. Il était sous l’emprise de l’âge. “Il refuse de mourir, dit Haleya Kote à Pampa Kampana. C’est du moins ce que disent les gens, mais son corps n’est pas du même avis que son esprit. Ils disent qu’il est comme un homme vivant dans un corps qui ne l’est plus. Il s’exprime en parlant d’une bouche morte et en faisant des gestes de ses mains mortes. Mais il reste le personnage le plus puissant de Bisnaga. Numéro Deux refuse de contrarier ses désirs aussi cinglés soient-ils. Il a voulu débaptiser toutes les rues, se débarrasser des anciens noms que tout le monde connaissait pour les remplacer par les longs titres de divers saints obscurs, de sorte que plus personne ne s’y retrouve et que des gens qui habitent la ville depuis très longtemps sont obligés de se gratter la tête quand ils doivent trouver une adresse. Une des nouvelles revendications de La Protestation, en ce moment, est de récupérer les anciens noms de rues familiers. C’est dire à quel point la situation est folle.”
Son programme avait la caractéristique inhabituelle d’aller de l’avant en regardant en arrière, en d’autres termes, il voulait que le futur ressemble à ce qu’avait été le passé et transformait ainsi la nostalgie en une nouvelle sorte d’idée radicale selon laquelle les termes de “en arrière” et “en avant” devenaient synonymes plutôt que contraires et décrivaient le même mouvement dans la même direction.
Et puis du temps a passé et cela calme les passions. D’ailleurs les gens oublient. L’histoire est le résultat non seulement de l’action des gens mais aussi de leur oubli.
(…) elle allait devoir persuader un grand nombre d’entre eux que le récit cultivé, bienveillant, raffiné qu’elle proposait valait mieux que le récit officiel, étroit, sectaire et, selon elle, barbare, qui avait cours. Il n’était pas du tout certain que les gens allaient choisir le raffinement contre la barbarie. La ligne du parti concernant les adeptes des autres religions – nous sommes les bons et ils sont les méchants – avait une sorte de limpidité contagieuse. Tout comme l’idée que manifester des désaccords revenait à être un mauvais patriote. Si on leur offrait le choix entre penser par eux-mêmes ou suivre aveuglément les chefs, bien des gens choisiraient l’aveuglement contre la lucidité surtout quand l’empire était prospère, qu’ils avaient de quoi manger sur leur table et de l’argent dans les poches. Tout le monde ne souhaitait pas réfléchir, préférant manger et dépenser. Tout le monde ne voulait pas aimer ses voisins. Certains préféraient la haine. Il y aurait des résistances.
En tous les cas, c’étaient des gens qui ne se penchaient pas beaucoup sur leur passé. Ils préféraient, comme les habitants de la forêt d’Aranyani, vivre entièrement dans le présent sans prêter grand intérêt à ce qui s’était passé auparavant et s’il leur fallait penser à un autre jour que le jour présent, ils choisissaient de penser au lendemain. Cela faisait de Bisnaga un endroit dynamique, doté d’une immense énergie tournée vers le futur mais aussi un endroit qui souffrait du problème que connaissent tous les amnésiques : se détourner de l’histoire, c’est rendre possible une répétition cyclique de ses crimes.
J’ai appris que le monde était infini dans sa beauté mais aussi implacable, impitoyable, cupide, lâche et cruel. J’ai appris que l’amour est la plupart du temps absent et que lorsqu’il se manifeste il est généralement sporadique, fugace et finalement peu satisfaisant. J’ai appris que les communautés bâties par les hommes sont basées sur l’oppression de la multitude par une minorité et je n’ai pas compris. Je ne comprends toujours pas pourquoi la multitude accepte cette oppression. Peut-être parce que quand elle ne l’accepte pas et qu’elle se révolte, il s’ensuit une oppression plus sévère que celle qu’elle a renversée. J’ai commencé à me dire que je n’aimais pas beaucoup les êtres humains mais que j’aimais les montagnes, la musique, les forêts, la danse, les larges fleuves, le chant et bien sûr la mer. La mer est mon foyer. Mais en fin de compte j’ai appris que le monde peut vous arracher votre foyer sans aucun remords.
Tout amour authentique est une forme d’amour-propre, dit Krishnadevaraya. En amour, l’autre est uni à soi, et devient l’égal de soi, ainsi aimer l’autre, c’est aussi aimer l’autre en soi car ils sont égaux et identiques.
Moi, Pampa Kampana, suis l’auteure de ce livre,
J’ai vu, dans ma vie, l’ascension et la chute d’un empire.
Qui pense encore à eux aujourd’hui, ces rois et ces reines ?
Ils n’existent à présent que dans les mots.
De leur vivant, ils furent vainqueurs ou vaincus, parfois les deux. Ils ne sont plus ni l’un ni l’autre.
Les seuls vainqueurs, ce sont les mots.
Leurs actions, leurs pensées, leurs sentiments n’existent plus.
Seuls subsistent les mots qui les évoquent.
On gardera d’eux le souvenir que j’ai choisi de garder
On se souviendra de leurs actes de la façon dont je les ai racontés
Leurs intentions resteront celles que je leur ai prêtées.
Moi-même, je ne suis plus rien.
Seule subsiste la cité des mots.
Les mots sont les seuls vainqueurs.
Du même auteur sur ce blog :
J’ai vu, dans ma vie, l’ascension et la chute d’un empire.
Qui pense encore à eux aujourd’hui, ces rois et ces reines ?
Ils n’existent à présent que dans les mots.
De leur vivant, ils furent vainqueurs ou vaincus, parfois les deux. Ils ne sont plus ni l’un ni l’autre.
Les seuls vainqueurs, ce sont les mots.
Leurs actions, leurs pensées, leurs sentiments n’existent plus.
Seuls subsistent les mots qui les évoquent.
On gardera d’eux le souvenir que j’ai choisi de garder
On se souviendra de leurs actes de la façon dont je les ai racontés
Leurs intentions resteront celles que je leur ai prêtées.
Moi-même, je ne suis plus rien.
Seule subsiste la cité des mots.
Les mots sont les seuls vainqueurs.
Du même auteur sur ce blog :
Un auteur à lire, oui... mais souvent exigeant.
RépondreSupprimerC'est vrai, Ingannmic. Mais ce n'est pas, à mon sens, un défaut...
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