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lundi 6 juillet 2020

[Swarthout, Glendon] - 11h14





Coup de coeur đź’“đź’“

 

Titre : 11h14 (The Skeletons)

Auteur : Glendon SWARTHOUT

Traductrice : France-Marie WATKINS

Parution : en anglais (américain) en 1979,
                en français en 1980 (Gallimard)
                et 2020 (Gallmeister)       

Pages : 336

 

 

 

 

 

 

PrĂ©sentation de l'Ă©diteur :   

Jimmy ne sait rien refuser à son ex-femme Tyler. Même quand elle lui demande de se rendre au Nouveau-Mexique enquêter sur la mort de son amant, il finit par céder. Il est vrai que l’histoire est intrigante : Tyler est persuadée qu’il s’agit d’un meurtre, dernier rebondissement de la tragédie sanglante qui a opposé ses deux grands-pères au début du siècle. Jimmy débarque donc à Harding, la petite ville natale de Tyler, avec son look new-yorkais et sa Rolls de collection. Et la trouille au ventre. À juste titre d’ailleurs, car très rapidement, on essaie de le tuer lui aussi.

 

 

Le mot de l'Ă©diteur sur l'auteur :

Glendon Swarthout naĂ®t Ă  Pinckey, dans le Michigan,  en 1918. Sa première activitĂ© professionnelle est un job d'Ă©tĂ© dans un resort du lac Michigan, oĂą il joue de l'accordĂ©on dans un orchestre pour dix dollars la semaine.
DiplĂ´mĂ© de l'universitĂ© du Michigan Ă  Ann Arbor, il commence par Ă©crire des publicitĂ©s pour Cadillac. Après une annĂ©e de cette activitĂ©, il se lance dans le journalisme puis dans la rĂ©daction de ses premiers romans. Il publie son premier roman, Willow run, en 1943.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est envoyĂ© en Europe et participe Ă  un seul combat dans le sud de la France avant d'ĂŞtre renvoyĂ© aux États-Unis. Ă€ son retour, il enseigne Ă  l'universitĂ© du Michigan et Ă©crit de nouveaux romans. C'est après la première adaptation cinĂ©matographique en 1958 de l'une de ses Ĺ“uvres, Ceux de Cordura, qu'il peut se consacrer pleinement Ă  l'Ă©criture.
Swarthout devient un auteur prolifique et s'illustre dans quasiment tous les genres littĂ©raires de fiction Ă  l'exception de la science-fiction. Il laisse derrière lui une Ĺ“uvre foisonnante et inclassable. Il est nĂ©anmoins surtout reconnu comme un des plus grands spĂ©cialistes de l’Ouest amĂ©ricain et du western.
Il est l'auteur de seize romans, dont plusieurs best-sellers. Neuf d’entre eux ont Ă©tĂ© portĂ©s Ă  l’écran, dont Le Tireur, qui fut le dernier film de John Wayne et The Homesman, second film de Tommy Lee Jones. Deux fois nommĂ© pour le prix Pulitzer, laurĂ©at de nombreux prix littĂ©raires, Glendon Swarthout meurt le 23 septembre 1992 en Arizona.

 

 

Avis :

Jimmy, le narrateur, est un paisible auteur de livres pour enfants qui vit Ă  New York. Lorsque l’amant de son ex-femme Tyler trouve la mort au Nouveau-Mexique, il accepte, dans l’espoir de reconquĂ©rir la jeune femme, de partir enquĂŞter sur place : Tyler est en effet persuadĂ©e qu’il s’agit d’un meurtre, liĂ© aux deux procès qui, en 1910 et 1916, ont violemment opposĂ© ses deux grands-pères. Parvenu Ă  Harding, le village natal de Tyler, Jimmy comprend très vite qu’il a mis les pieds dans un dangereux bourbier.

Avec un humour dĂ©calĂ© absolument irrĂ©sistible, l’auteur nous embarque, aux cĂ´tĂ©s d’un homme a priori peu fait pour l’aventure, dans un Ouest amĂ©ricain oĂą le polar ne va cesser de se mĂŞler au western, en incessants allers retours entre deux drames survenus au dĂ©but du XXe siècle, et les dangers d’une enquĂŞte contemporaine qui dĂ©range bien du monde, y compris un juteux rĂ©seau d’immigration clandestine depuis le proche Mexique : habile moyen de nous faire comprendre au passage que l’Ouest amĂ©ricain « civilisĂ© Â» d’aujourd’hui n’est pas toujours si diffĂ©rent de l’ancien Ouest « sauvage Â», rĂ©gi par la loi des armes, et que le droit n’a pas permis le triomphe du Bien sur le Mal, comme le pensait ingĂ©nument le narrateur avant ses mĂ©saventures.

Tenu en haleine par un suspense consommé que l’auteur se joue à entretenir avec la plus grande espièglerie, le lecteur se retrouve d’emblée envoûté par un talent et une plume qui, jouant des clichés et des codes tant du polar que du western, font oublier les quelques improbabilités du récit. Le résultat est un livre aussi drôle qu’addictif, qui se dévore avec un plaisir sans mélange, et vous donne l’envie d’enchaîner aussitôt avec tous les autres ouvrages de Glendon Swarthout. Coup de coeur. (5/5)

 

 

Citations :

Les écrivains apprennent avec le temps à se fier à leur créativité. Supposons qu'on soit coincé avec une histoire ou un personnage. On reste sur sa chaise des heures en espérant que la lumière se fasse, que germe l'idée cruciale et, finalement, quand on a vraiment l'esprit inventif, quand on est assez professionnel pour attendre assez longtemps, elle surgit.

“Voilà comment ça se passe, disait-il. D’abord, il faut de l’ordre. On l’obtient comme on peut, généralement avec un fusil et une corde. Ensuite on a besoin de lois. On les rédige et on essaye de les respecter. L’ordre et la loi, c’est ce qui compte avant tout, même chez les animaux. Quand on les a, on peut prendre son temps pour penser au papier peint, au chœur pour l’église, aux couchers de soleil et au confort domestique. Ah oui, et à la Justice.”

"Une justice tardive est un déni de justice, je vous l’accorde. Sauf que, dans cette sordide affaire, la justice a été bafouée depuis trop longtemps pour qu’on y change quelque chose. Une horloge peut être arrêtée. On ne peut pas la faire marcher à rebours".

 

 

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