vendredi 1 mai 2020

[Pyun, Hye-Young] Le jardin





Coup de coeur 💓💓

 

Titre : Le jardin (홀 The Hole)

Auteur : Hye-Young PYUN

Traductrices : Yeong-Hee LIM et Lucie MODDE 

Parution : en coréen en 2016,
                en français en 2019 chez Rivages

Pages : 300

 

 

 

 

 

 

Présentation de l'éditeur :   

Oghi, paralysé après un accident de voiture ayant causé la mort de sa femme, se retrouve enfermé chez lui sous la tutelle d’une belle-mère étrange. Cette dernière s’obstine à creuser un immense trou dans le jardin entretenu autrefois par sa fille, afin, dit-elle, de terminer ce qu’elle avait commencé.

 

 

Le mot de l'éditeur sur l'auteur :

Hye-young Pyun est née en 1972 en Corée. Elle a fait ses débuts littéraires en 2000 en remportant le concours de nouvelles du Seoul Shinmun. Son Å“uvre, caractérisée par une imagination insolente, a été récompensée par les prix littéraires les plus prestigieux en Corée et a été traduite dans de nombreux pays. Le Jardin a reçu le prix Shirley Jackson aux États-Unis et figurait parmi les dix meilleurs thrillers de l’été selon le Time Magazine.

 

 

Avis :

Complètement paralysé après un accident de voiture qui a coûté la vie à son épouse, ne s’exprimant plus que par battements de paupières, Ogui, la quarantaine, est finalement renvoyé à son domicile après une longue hospitalisation. Sa belle-mère, son ultime parente, s’installe chez lui. Insidieusement, au rythme des étranges comportements de la vieille femme, qui s’active notamment à creuser un vaste trou dans le jardin, s’installe un huis-clos étouffant et inquiétant…

J’ai été littéralement happée par cette terrible histoire qui s’ouvre sur le réveil d’Ogui après un long coma. Peu à peu lui revient la mémoire des événements qui ont mené à son funeste accident, un enchaînement de souvenirs qui finissent par dessiner le portrait de cet homme et la nature de ses relations passées avec son épouse, ses beaux-parents et ses collègues. Ogui a jusqu’ici mené une existence ordinaire, plutôt centrée sur lui-même et ses ambitions, ni pire ni meilleure qu’une autre, mais l’on comprend graduellement, au fil de ses réminiscences, ce que lui semble incapable de percevoir : son entourage a sans doute des raisons de le considérer d’un Å“il pas forcément bienveillant, et de ne pas compatir si spontanément à son sort actuel…

Dès lors, le malaise ne fait que se préciser, Ogui prenant conscience des impalpables menaces qui le cernent, lui qui se retrouve désormais dans une situation de totale dépendance et d’impuissance à se défendre si besoin. Dépossédé de son corps, réduit à une passivité physique qui l’oblige à subir son environnement sans recours, Ogui réalise qu’il risque de perdre aussi son statut d’être humain tout court, chacun pouvant désormais le traiter à sa guise, comme un vulgaire objet, en vérité plutôt répugnant.

Nous faisant vivre de l’intérieur l’enfermement d’un homme dans la prison qu’est devenu son corps inerte, à la merci d’un entourage désormais tout puissant sur son sort, ce récit réussit à instaurer un climat hautement angoissant et à faire frémir le lecteur dans un crescendo de tensions au dénouement implacable : la force des mésententes et des malentendus familiaux est décidément sans équivalent ! Grand coup de coeur. (5/5)


 

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La Ronde des Livres - Challenge 
Multi-Défis du Printemps 2020

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